Les disciples (c'est vous !) du prophète (c'est moi !) comprendront également que, si nous sommes confiants dans l'économie nord-américaine en 2011, cette confiance est beaucoup moins grande pour 2012. Il faudra bien un jour ou l'autre résorber ce déficit structurel (10 % du PIB) par attrition ou augmentation du fardeau fiscal. C'est là que risquent de survenir les problèmes. En fait, 2011 sera une année de temps emprunté.
La prophétie
Amenons maintenant notre prophétie 2011.
On l'a vu, l'économie devrait bien performer. Les analystes sondés par Reuters prévoient que le bénéfice de l'indice S&P 500 devraient progresser de 10 % en 2011 (à 92,55 $ US). L'attente semble raisonnable dans un contexte où, historiquement, les bénéfices augmentent annuellement de 7 %. En appliquant un multiple historique de 15, cela porte le S&P 500 à 1 390 points. Une hausse de 7,5 % par rapport à aujourd'hui (1293 points) et de 10,7 % par rapport au 31 décembre 2010.
Au Canada, la situation est un peu différente. L'économie pourrait ralentir en raison de la fin des programmes gouvernementaux de stimulation et de l'endettement élevé des ménages. Les prix des matières premières devraient néanmoins se maintenir à des niveaux plus élevés que l'an dernier, avec l'Asie qui continue d'entretenir la demande. L'un dans l'autre, le consensus des analystes prévoit une surprenante croissance des bénéfices de plus de 25 % (à 889 $).
En appliquant ici aussi un multiple de 15, on obtient une cible de 13 335 points pour le S&P/TSX, soit 0,9 % de moins qu'aujourd'hui (13 464 points) et à peine 0,5 % de plus qu'au début de l'année (13 410).
Pronostic du prophète donc : environ + 10 % à New York et stable à Toronto.
On garde couvre-chaussures, gobelets, insultes et autres récompenses pour la fin de l'année...