[Photo tirée du vidéo publiée le 18 février 2011 sur YouTube]
Longtemps attendu, le voici finalement le nouveau mouvement politique de François Legault. Stimulant? Décevant?
Ca dépend probablement de vos allégeances. Si vous êtes de la droite populiste ou de la gauche populiste, vous tirerez probablement à boulets rouges sur la nouvelle formation. "Non, mais, c'est quoi cette histoire d'augmenter davantage les profs, il faut diminuer les coûts de la machine et ils gagnent déjà suffisamment assez, avec deux mois de vacances", dira-t-on d'un côté. "Non mais, c'est quoi cette histoire de vouloir établir des évaluations de performance des profs, le système parfait pour y aller de représailles contre ceux qui ont à cœur l'intérêt de l'élève et luttent contre les dérives des directions", dira-t-on de l'autre.
Personnellement, sans être emballé, on a trouvé intéressant. Particulièrement l'enthousiasme de Charles Sirois, chez qui ont sent bien la passion du Québec. Surtout, le manifeste se garde de relancer la discussion sur l'avenir économique du Québec sur des bases simplistes, ce qui était un peu notre inquiétude avec la montée d'une droite économique populiste, souvent inconséquente, et parfois même prête à désinformer.
Rapidement quelques commentaires
On a deux humbles suggestions à faire à MM Legault et Sirois pour la préparation du plan d'action de l'automne 2011. Mais avant, quelques commentaires sur le manifeste.
- Si le but du mouvement est de faire consensus et d'amener le Québec à "miser sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise", un premier faux pas a été commis en indiquant qu'il n'était pas exclu que la Coalition devienne un jour un parti politique. Ça va se coaliser dans les prochaines semaines, mais pas dans le sens où on le souhaite…
- Sur le besoin de mieux épauler les entreprises par l'innovation, l'éducation et une meilleure fiscalité, on suit, mais pas sans nuances. Il est notamment difficile de comprendre ce que le manifeste veut dire lorsqu'il parle de "revoir les manières d'imposer les entreprises et les individus de façon à encourager le travail, l'investissement, la productivité et l'épargne." Souhaitons que l'on ne vienne pas encore nous parler de baisses d'impôts. Poursuivre un tel objectif serait antinomique avec celui de remettre de l'ordre dans les finances publiques.
- Sur la révision du modèle de la santé, on est d'accord, sans toutefois se faire d'illusion. Le problème en est un principalement de démographie et de budget.
- Sur la révision du modèle scolaire, il faudra que la Coalition précise sa pensée avec moult exemples sur les réels changements qu'elle voit dans la décentralisation et la responsabilisation des professeurs. Et sur quels critères les hausses de rémunération seraient consenties. L'argent qui est donné est toujours plus difficile à reprendre plus tard si un plan ne fonctionne pas.