Somme toute très bon
Même en tenant compte de ces réserves, la performance de la Caisse demeure difficilement attaquable.
Sur les 11 portefeuilles de gestion active qu'elle exploite, 9 battent leurs indices de référence. Tous les portefeuilles de gestion indicielle (6) font pendant ce temps aussi bien que l'indice.
Une légère déception est sur le portefeuille des actions canadiennes - le plus lourd des portefeuilles après celui des obligations - qui fait moins bien que son indice par deux points de pourcentage (15,7% contre 17,6%). On n'en tiendra cependant pas trop rigueur à la Caisse. Depuis cinq ans, cette équipe bat son indice de référence avec un écart de 1,5 point à chaque année. Cette année d'ailleurs, bien peu de caisses de retraite ont réussi à battre l'indice parce qu'elles jouent généralement les grandes capitalisations (comme la Caisse) et que ce sont les petites qui ont donné de l'élan
Tout cela grâce à monsieur Sabia?
En partie, mais pas totalement.
Il est encore un peu tôt pour juger. En appelant la Caisse à se concentrer sur ses forces et à délaisser les produits qu'elle comprenait moins, M. Sabia semble l'avoir amenée à augmenter ses pondérations dans des véhicules qu'elle maîtrise mieux. Il a probablement aussi fait en sorte qu'en étant moins éparpillée, elle peut réagir avec plus de souplesse et de force en anticipation d'événements. Son choix de Roland Lescure comme stratège en chef apparaît de même avoir rapporté quelques fruits. La Caisse a bien joué cette année en abaissant en début d'année sa pondération dans les actions de manière à ne pas être trop exposée à la crise du crédit sur les marchés européens, puis elle s'y est repositionnée à la faveur de la reprise.
Une partie du rendement provient cependant aussi simplement d'un redressement général du marché, sur lequel monsieur Sabia n'a pas de pouvoir. Il profite du fait d'être arrivé au moment où tout était à plat.
La Caisse a-t-elle rattrapé le terrain perdu?
Non. Pas encore. De manière simplifiée, la situation est la suivante. En 2008, elle avait laissé aller 40G$ (-25%). En 2009, elle avait récupéré 12 G$ (+12%). Cette année, elle vient d'en retrouver 18G. Il reste donc toujours 10G $ à récupérer pour retrouver le niveau de la fin 2007.
Y parviendra-t-on en 2011?
Bonne question. Monsieur Sabia est bien conscient qu'il s'engage sur une route où la visibilité est restreinte. Il ne l'a pas caché en conférence de presse, alors qu'il a indiqué que les défis sont toujours nombreux cette année, avec le Moyen Orient qui menace de s'embraser et la sortie de l'assouplissement quantitatif aux États-Unis.
Il se pourrait bien que 2011 soit encore porteuse, mais plusieurs estiment aussi que le risque de correction des marchés va en s'accentuant. C'est à ce moment que l'on verra avec quelle efficacité répondront les mécanismes de contrôle du risque mis en place par le nouveau président et que l'on sera plus à même de juger de son œuvre.
En attendant, pour 2010, s'il refuse d'être satisfait, nous le sommes.
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