Comment obtenir cette baisse de croissance?
Plusieurs pistes de solution sont formulées:
-Décentraliser le système ministériel vers les régions.
-Mettre en place un système qui favorise la transparence, l'imputabilité et la reddition de compte de la part des établissements.
-Adopter des mesures qui favorisent la concurrence, les comparaisons et l'émulation au sein du réseau.
-Introduire une culture organisationnelle plus fluide et plus flexible, moins préoccupée par le statu quo.
-Remettre en question le modèle et les façons de faire hérités des années 1960.
-Instaurer une meilleure coopération entre les différentes régions du Canada, de même qu'un meilleur échange et une meilleure diffusion des pratiques exemplaires.
Réaliste que tout cela?
La question se résume à savoir s'il est possible de ramener la croissance des soins de santé de 5,2% à 4,2% uniquement en améliorant les façons de faire.
Personnellement, on n'en est pas du tout convaincu. La plupart des pistes de solution ne sont pas vraiment nouvelles. Et les réformes dans les soins de santé n'ont pas un très bon historique de succès.
L'urgence étant plus pressante aujourd'hui qu'hier, on pourrait cependant réussir à faire des gains.
Et peut-être peut-on envisager de ramener la croissance autour de 4,5%.
Assez curieusement, c'est l'atteinte de ce niveau qui risque alors de faire déraper toute l'affaire.
L'étude roule en effet un scénario de réduction de croissance qui ne serait pas de 4,2%, mais de 4,5%. Ce scénario permet de voir que des surplus sont alors générés jusque vers 2028-29. Malheureusement, ce taux de croissance des dépenses fait en sorte qu'après coup leur niveau devient trop élevé pour la capacité des revenus de la province à les combler, et le Québec retombe dans d'importants déficits pour le reste de la période (2035). Il faut vraiment être à 4,2% sur la période pour que tout reste à l'équilibre dans les 20 prochaines années.
Or, que feront nos élus après quelques années de surplus budgétaires enregistrés à 4,5%?
Il y a une probabilité assez important que l'on dise que l'affaire est réglée, que tout ça n'est qu'académique et que l'on n'a pas à se rendre à une diminution atteignant 4,2%.
C'est le scénario que l'on voit se matérialiser.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT