Yves Bolduc. Photo: Parti libéral
Ça va de mal en pis dans ce qu'il est maintenant convenu d'appeler l'affaire Yves Bolduc. Le ministre de la santé, Gaétan Barrette, a invité mercredi l'ancien ministre libéral Claude Castonguay à prendre sa retraite. C'est une attaque démesurée, qui a cependant l'avantage d'amener le débat exactement sur le point central de l'affaire.
On s'était personnellement promis qu'on ne reviendrait pas sur cette affaire, histoire de ne pas donner l'impression de s'acharner (le dossier est émotif).
Mais monsieur Barrette a forcé en journée un changement de résolution.
"S'il n'est pas capable de prendre sa retraite, Claude Castonguay, quelqu'un devrait peut-être lui dire de la prendre", a-t-il dit.
Le ministre de la santé n'a apparemment pas aimé que monsieur Castonguay fasse un parallèle entre la situation d'Yves Bolduc et la Commission Charbonneau, sur les ondes de la radio de CBC.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT
Il a en outre estimé que ce genre de parallèle, porté par un individu de la stature de monsieur Castonguay, faisait preuve de malhonnêteté intellectuelle.
Vraiment?
Monsieur Barrette a raison de dire qu'il ne faut pas faire de parallèle entre la situation du docteur Bolduc et certains actes criminels qui ressortent à la Commission Charbonneau.
Ce n'est cependant pas tout à fait ce qu'a fait monsieur Castonguay. À la radio, il a indiqué que la Commission Charbonneau avait mis au jour une série de complots destinés à tenter d'en obtenir le plus possible de l'appareil public. Il a ajouté que les gens croyaient qu'en votant libéral, c'en serait fini de ces complots et petites manœuvres. Puis il a conclu que, malheureusement, il semblait possible que ce soit encore possible par un ministre ayant l'un des plus importants portefeuilles du gouvernement.
Peut-être les propos de monsieur Castonguay vont-ils un peu loin en laissant entendre la mauvaise intention initiale. Mais ils sont en plein sur le nœud de l'affaire: l'abus de système.
Monsieur Barrette focalise depuis le début sur le fait que monsieur Bolduc avait la capacité de suivre les 1500 patients qu'il a acceptés tout en accomplissant convenablement son travail de député de l'opposition.
Sur ce point, on a toujours été prêt à donner le bénéfice du doute à monsieur Bolduc.
Mais ce n'est pas le noeud de l'affaire.
Le point névralgique de l'affaire