Participer ou non à un rachat par endettement
Comme le dit si bien Keith Howlett, de Desjardins Marché des Capitaux, rester actionnaire de « King Hortons » est l’équivalent de participer à un rachat par endettement (leveraged buyout) de deux chaînes de restaurants distinctes, et de s’associer à un fonds d’investissement « agressif ».
Après la transaction, la dette de King Hortons atteindre de 5 à 7 fois son bénéfice d’exploitation, selon que l’on inclut les 3 milliards de dollars américains d’actions privilégiées qu’achète Warren Buffett (portant intérêt à 9 %). C'est un taux élevé rarement observé au Canada, même dans les rachats par endettement.
M. Howlett n’est pas friand de la transaction. En poste depuis seulement un an, le président de Tim Hortons Marc Caira, un transfuge de Nestlé, aurait pu arriver au même résultat en endettant la société pour financer un rachat massif d’actions, par exemple.
Quant au modèle de franchise-maîtresse de Burger King, Tim Hortons commence à l’implanter aux États-Unis.
Le principal potentiel d'appréciation après ce genre de transaction, comme le retour en Bourse en 2001 de Shoppers Drug Mart (détenue alors par Kohlberg Kravis Roberts), est de rapidement rembourser les 9,5 milliards de dollars américains que JP Morgan et Wells Fargo allongent à Burger King.
« Nous avons du respect pour la capacité de 3G Capital à créer de la valeur. Tim Hortons deviendra sans doute plus rentable, mais il reste à voir comment Burger King pourra accélérer l’expansion internationale promise de Tim Hortons », écrit-il.
Stephen Gauthier, de Fin-Xo Valeurs mobilières a déjà pris sa décision : il ne gardera pas les actions de King Hortons qu’il juge trop endettée. La nouvelle société ne correspond plus à ses critères de croissance et de rentabilité stables ni aux bons répartiteurs de capital qu’il recherche.
« Tim sera un titre difficile à remplacer. Je ne suis pas pressé. Il faudra sans doute que je me tourne vers une autre industrie, car tous les titres de consommation courante sont chèrement évalués », nous a-t-il expliqué.
Un potentiel à capturer selon deux analystes