M. Gross prévoyait que l’impression de billions de dollars par la banque centrale américaine provoquerait de l’inflation. Or, l’économie encore vacillante, trois ans après la crise, semble au contraire toujours au précipice d’une nouvelle période de désinflation.
La peur tangible de revivre la crise de crédit de 2008 a aussi envoyé les investisseurs dans le refuge tout relatif des obligations du Trésor américain, prisées pour leur facilité de négociation, à un moment de l’année où le besoin d’être « liquide » est criant.
Les obligations bénéficient aussi de l’engagement de la Réserve fédérale de maintenir son taux directeur près de zéro jusqu’à la mi-2013.
Sans prédire la fin de la lune de miel entre les investisseurs et les obligations, il est clair que cette classe d’actif, souvent négligée par les petits investisseurs, mérite d’être réexaminée.
Les obligations étant les plus « chères » depuis 50 ans, davantage que ne l’étaient les titres techno en 2000, les investisseurs ont intérêt à s’assurer qu’ils n’accordent pas trop de place aux obligations dans leur portefeuille.
Les taux d’intérêt sont tellement anémiques qu’une hausse modeste aurait un impact bien senti sur la valeur marchande des obligations.
Ainsi, une hausse de 1 % du taux de dix ans pourrait faire reculer la valeur marchande des obligations canadiennes de dix ans de 8 %. Une hausse de 2 % amputerait leur valeur de 15 %.
« Si je conserve mes obligations jusqu’à leur échéance, je recevrai mon capital et les intérêts entre-temps. Donc pas de souci », diront certains.
Encore faut-il que l’investisseur tolère de voir la valeur « sécuritaire » de son portefeuille diminuer.