Une occasion manquée pour Jean Coutu ?
La transaction McKesson-Katz pourrait aussi avoir des répercussions pour le Groupe Jean Coutu, entrevoit M. Caicco.
« Katz aurait été une acquisition parfaite pour Jean Coutu. Jean Coutu est peut-être encore intéressée aux 420 pharmacies qu’exploite Katz en Ontario et dans l’Ouest canadien, mais la vente de ses pharmacies indépendantes par la famille Katz indique qu’à long terme il est plus probable que Jean Coutu devienne une cible plutôt qu’acquéreur », avance M. Caicco.
McKesson est le distributeur des pharmacies de Katz en vertu d’une entente d’approvisionnement à long terme. Ce contrat rend ces pharmacies moins attrayantes pour un groupe intégré tel que Jean Coutu.
Le groupe Katz, contrôlé par la famille Katz d’Edmonton, compte réinvestir une partie des 920 millions de dollars reçus dans l’expansion de ses propres pharmacies Rexall et Pharma Plus. « Cela suggère que ses pharmacies corporatives ne sont pas à vendre », indique Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
Katz pourrait rester une cible à long terme, croit tout de même M. Hartley. Le fait que Katz se débarrasse de ses bannières et franchises concentre la société sur ses pharmacies corporatives, qui pourraient être plus facilement revendues, à long terme.
Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, ne voit pas une menace dans le geste de McKesson pour Shoppers er Jean Coutu. En achetant des pharmacies indépendantes, McKesson cherche avant tout à protéger ses propres revenus de distribution comme elle l’a fait avec Proxim au Québec, dit-il.
Néanmoins, il est possible que McKesson acquiert d’autres pharmacies indépendantes pour empêcher les pharmaciens qui veulent vendre de joindre les réseaux de Jean Coutu et Shoppers.
McKesson peut offrir à ses « partenaires-pharmaciens » un appui financier pour les aider à préserver leurs revenus, de la même façon que le Groupe Jean Coutu réduit les redevances que lui versent ses franchisés, à l’occasion.
L’analyste de CIBC, M. Caicco, pousse son analyse plus loin : si Katz n’est pas à vendre, le géant Américain Walgreen (NY, WAG) pourrait-elle s’intéresser davantage à Shoppers, se demande-t-il ?
Pour l’instant, ces conjectures à long terme laissent les investisseurs indifférents. L’action du Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A, 13,35 $) gagne 0,6 % le 31 janvier, celle de Shoppers Drug Mart/Pharmaprix (Tor., SC, 41,23 $) s’apprécie de 0,8 %.