Des signes avant-coureurs
Son collègue chez Canaccord, l’Américain Tony Dwyer, indique que le mouvement de repli des grands indices avait été devancé par les titres à faible capitalisation. Le Russell 2000 américain a en effet reculé de 4,2% depuis le début de l’année.
«Le mouvement de repli devrait se terminer lorsque les titres à grande capitalisation auront rejoint les titres à faible capitalisation dans un mouvement de recul de 5 à 10% », prévoit M. Dwyer, qui renouvelle en même temps son optimiste envers la Bourse.
Michael Hartnett, stratège en chef de Bank of America Merrill Lynch, constate pour sa part que les marchés montrent des signes classiques d’un repli.
Les leaders mondiaux - les obligations de pacotille, les titres à faible capitalisation et les banques - perdent de l’élan.
«La mauvaise performance récente des obligations de pacotille par rapport aux obligations de qualité alerte les négociateurs de tempérer leur appât du gain en août», évoque-t-il.
Ces obligations émises par les sociétés baissent depuis trois semaines.
Les investisseurs mondiaux ont vendu 4,4 milliards de dollars fonds d’obligations de pacotille au cours de la semaine terminée le 30 juillet.
Le rendement à l’échéance moyen de ces obligations a aussi grimpé de 4,3 à 5,7%, depuis un peu plus d’un mois, ce qui indique que les investisseurs exigent un meilleur rendement pour le risque assumé avec ces titres, note aussi Bespoke Investment Management.
M. Roberge garde aussi à l’œil les obligations de pacotille, car elles sont un bon baromètre de l’appétit du risque des investisseurs.
Autre signe classique de correction, selon M. Hartnett: les investisseurs mondiaux se déplacent des leaders boursiers aux placements qui n’ont peu ou moins profité de la vague haussière, telle que la Chine ou encore le Japon.
Les fonds globaux chinois ont récolté 1,5 milliard de dollars, lors de la semaine close le 30 juillet, leurs meilleures entrées de fonds plus depuis décembre 2012. La Bourse de Shanghai s’est d’ailleurs relevée de 8% depuis son propre creux.
Les fonds mondiaux des marchés émergents connaissent aussi leurs meilleures entrées de fonds depuis 18 mois : 5,3 milliards de dollars américains, rapporte Bank of America Merrill Lynch.
Les négociateurs semblent aussi se réfugier dans des marchés peu influencés par le S&P 500 ou par les obligations américaines, telles que le Japon, la Chine et la Corée, explique M. Hartnett.
Deux stratèges, deux stratégies