Confiscation sans précédent
Le nouveau gouvernement de Chypre parle d’une taxe « exceptionnelle » sur les dépôts, une condition imposée par Bruxelles pour obtenir de nouveaux fonds de sauvetage de 13 milliards de dollars américains. La ponction doit récolter 7,5 milliards de dollars américains.
Mais la décision du gouvernement d’annoncer cette « taxe » l’avant-veille d’un congé férié bancaire, la fermeture forcée des banques jusqu'à jeudi ainsi que l’incapacité du gouvernement minoritaire de siéger dimanche et lundi pour ratifier cette mesure d’exception en disent long sur les risques que soulèvent la mesure controversée.
Le rôle de plaque tournante de Chypre fait en sorte que son système bancaire a jusqu’à dix fois la taille de son économie à cause de l’ampleur des capitaux en transit.
La « taxe » est une confiscation sans précédent des épargnes pour renflouer des banques qui ont investi leurs surplus de capitaux, provenant en partie de richissimes Russes fuyant leur pays, dans les obligations souveraines (de la Grèce entre autres) aujourd’hui dépréciées.
Moody’s estime à 19 milliards les seuls avoirs de sociétés russes placés à Chypre, soit presque autant que la taille de son économie (22 milliards de dollars, selon Capital Economics).
S’y ajouteraient 12 milliards de dollars d’avoirs de banques russes dans des établissements chypriotes.
Mentalité d'assiégé