Une transaction de 13 à 20 milliards
Pour mettre la main sur Shaw, un actif unique et rare au Canada, Rogers aurait à offrir le prix fort.
« La famille Shaw pourrait exiger jusqu’à 46 $ par action, soit 12,5 fois son bénéfice d’exploitation pour laisser aller son bloc de contrôle », écrit l’analyste.
Pour maintenir sa coté de crédit de qualité institutionnelle, Rogers aurait à emprunter 1,1 milliard de dollars et à émettre un minimum de 14 milliards de dollars de nouvelles actions de catégorie B, soit 55 % plus d’actions en circulation, calcule M. Monga.
Les deux familles auraient aussi à établir le partage du contrôle de l’entreprise combinée.
L’union aurait aussi des obstacles réglementaires à franchir puisque ensemble Rogers, Shaw et Corus (contrôlé par la famille Shaw) auraient l’emprise de 41 % des parts des téléspectateurs au pays, un seuil qui dépasse la norme de concentration des autorités canadiennes.
Le Bureau de la concurrence et Industrie Canada pourraient aussi exiger des concessions sur les tarifs du service satellite pour éviter que Rogers et BCE forment un duopole et imposent leurs prix.
Rogers pourrait choisir son président à l'interne
Enfin, Rogers Communications se cherche un nouveau président depuis l’annonce de la retraite en janvier 2014 de Nadir Mohammed, que Ted Rogers avait promu pour lui succéder.
Étant donné l’actionnariat de Rogers et sa gouvernance par une fiducie familiale, qui domine aussi le conseil d’administration, le prochain président de Rogers pourrait bien venir de l’interne, avance M. Monga.
« Le nouveau rôle du président se résume à motiver les troupes de façon inspirationnelle », dit-il.
S’il avait à choisir entre les deux titres, M. Monga préfère Rogers qui a davantage les moyens d’accroître son dividende dans les années à venir grâce à son service sans-fil.
Rogers verse 65 % de ses flux de trésorerie excédentaires en dividende, tandis que Shaw distribue 86 % des siens.