Il me semble qu’il y a urgence de déterminer une fois pour toutes l’ensemble des règles du jeu. Et quant à le faire, le faire en se rappelant des limites inhérentes à toute réglementation.
Comme par exemple, une loi ou un réglement ne peut pas être plus efficace que celui (l’individu ou l’organisme) qui est responsable de son application. Saviez-vous par exemple que la Federal Reserve avait un bureau durant toute l’année 2008 chez Lehman Brothers et que ces gens n’ont pas vu du tout l’explosion des risques dans le bilan de cette financière?
De plus, on a dépeint les produits dérivés comme des monstres. J’ai ces produits en horreur, mais la réalité c’est que ce sont les mauvais prêts qui expliquent la grande majorité des problèmes des banques (comme c’est le cas actuellement pour les banques en Europe).
Malgré les meilleures intentions du monde, vous ne pouvez pas réglementer le manque de jugement. Et c’est toujours là la cause fondamentale des problèmes bancaires, d’un cycle à l’autre. Par exemple, lors des trois ans se terminant en 2011, JP Morgan a pris pour 60 milliards de dollars US en provisions pour pertes sur prêts. Voilà autant de mauvaises décisions qui ne font pas les manchettes.
Et le remède, la précaution simple et efficace pour éviter les répercussions de telles mauvaises décisions sur le système financier est d’avoir des exigences élevées en terme de capital.
Bernard Mooney