De son côté, l'économie canadienne est en moins bonne posture, car elle subit davantage les répercussions de la baisse du prix de l'énergie et de la contreperformance du secteur des ressources naturelles. Contrairement au consommateur américain, le consommateur canadien n'a pas amélioré sa situation financière lors des dernières années.
Le niveau d'endettement des ménages canadiens a atteint un nouveau sommet au quatrième trimestre de 2014, le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu disponible atteignant 163,3 %, selon Statistique Canada. Autrement dit, au quatrième trimestre, les ménages avaient contracté environ 1,63 $ de dette pour chaque dollar de revenu disponible.
C'est le troisième trimestre consécutif où le taux de croissance du revenu disponible est plus faible que celui de la dette des ménages sur le marché du crédit.
Si cela est contraire à ce qui se passe aux États-Unis et malgré les sonnettes d'alarme qu'on entend souvent concernant l'endettement canadien, il ne faut pas oublier qu'en raison des faibles taux d'intérêt, le ratio du service de la dette des ménages continue à osciller autour du plus bas niveau observé jusqu'à maintenant (ce ratio correspond aux intérêts versés sur les emprunts hypothécaires et non hypothécaires des ménages, divisés par le revenu disponible).
Autrement dit, malgré l'endettement élevé, il coûte moins cher qu'auparavant de faire face à ses obligations financières. Cela place les consommateurs dans une situation à risque si les taux augmentent, certes, mais on dit cela depuis plusieurs années.
En fait, l'économie canadienne dépend davantage des consommateurs américains. Si ces derniers ouvrent leurs goussets, selon toute probabilité, nos entreprises exportatrices en profiteront.
À plus long terme, tout est donc en place pour que la croissance nord-américaine reprenne de la vigueur, au point de surprendre bien des observateurs.