Bell armé pour négocier
Si la transaction reçoit les approbations nécessaires, Bell sera beaucoup mieux armée dans un secteur qui n'avait pas l'habitude de faire de vagues, mais qui a commencé à en faire récemment. Je parle de celui des négociations pour les redevances versées aux chaînes spécialisées (et bientôt aux télés généralistes) par les distributeurs comme Vidéotron et Bell Télé.
On a vu les deux empires se déchirer récemment autour de TVA Sports et RDS 2, qui n’ont été pendant un temps accessibles qu’aux abonnés de la filiale de télédistribution correspondante.
Avec tout le bouquet d'Astral entre les mains, le levier de Bell est devenu beaucoup plus fort. Et plus intéressant pour Bell, jusqu'à ce que TVA ne devienne payant ou que ses chaînes spécialisées ne gagnent beaucoup en popularité, le chèque qu'elle recevra chaque mois de Vidéotron sera beaucoup plus élevé que celui qu'elle émettra elle-même à TVA.
Et le CRTC?
Finalement, retenons de cette transaction que les fournisseurs de contenus continuent d'attirer les opérateurs de télécom, et ce, malgré la décision du CRTC qui restreint les exclusivités. À moins de trouver une façon de contourner ces règles, ou de les faire modifier, Bell ne pourra pas offrir les émissions d'Astral en exclusivité sur son service télévisuel ou ses appareils mobiles, par exemple.
Si Bell achète Astral, donc, c'est qu'elle juge qu'il y a de l'argent à faire autrement que par des exclusivités et la facture mensuelle de téléphone, ce qui est une bonne nouvelle.
Maintenant, au CRTC de déterminer si c'est une aussi bonne nouvelle que de laisser deux entreprises se partager la presque totalité du paysage culturel d'une province…