De la peinture et des vernis, des textiles, des bioplastiques et même du rouge à lèvres composés... de fibres de bois ! "Le bois peut servir à bien autre chose qu'à la fabrication de papier journal ou de 2 par 4", souligne Jean Bouchard, chercheur principal de FPInnovations. Cet institut de recherche de Pointe-Claire travaille à donner un nouveau souffle à l'industrie forestière.
Les arbres sont appelés à s'intégrer de plus en plus à la fabrication de produits dans les secteurs des revêtements de surface, de l'aérospatiale, de l'automobile, de l'optique et des cosmétiques.
Environ 50 % du bois est constitué de cellulose. Outre la confection de papier de tous types, ce matériau "peut servir à une foule d'autres usages", affirme M. Bouchard. Il se consacre depuis quelques années au développement de la nanocellulose cristalline (NCC), un nouveau matériau issu du processus de fabrication de la pâte de bois.
Cristaux de pâte
FPInnovations a mis au point un procédé chimique qui permet de retirer les cristaux de la pâte. Très légers et résistants, ils permettent, une fois mélangés en très faible quantité à de la peinture ou du vernis, par exemple, d'améliorer leur résistance aux égratignures ou à l'abrasion.
La NCC pourrait aussi être utilisée pour renforcer et alléger des matériaux qui entrent dans la fabrication d'aéronefs ou d'automobiles.
Elle pourrait également remplacer des produits en plastique dérivés du pétrole ou encore la fibre de carbone et de verre. En outre, il s'agit d'un matériau renouvelable, recyclable et non toxique.
Une longueur d'avance
Pour concrétiser ses efforts, FPInnovations s'est joint à Domtar pour créer la coentreprise CelluForce. "Cela permet d'ouvrir de nouveaux débouchés pour la pâte", se réjouit Jean Moreau, président et chef de la direction de cette nouvelle société.
Une usine de 33 millions de dollars est en construction à Windsor, en Estrie, "la première du monde à fabriquer de la nanocellulose", précise M. Moreau. On prévoit y produire une tonne par jour de matériau et réaliser les premières ventes dès janvier 2012. CelluForce a déjà approché une trentaine d'entreprises au Québec et ailleurs. Elle cible en premier lieu les industries de la peinture et du vernis, des bioplastiques et des textiles.
42 M$
Montant investi pour la construction et le budget d'exploitation des trois prochaines années de la première usine de fabrication de nanocellulose cristalline du monde à Windsor, en Estrie.
