D.C. - Oui, moi je veux le Wi-Fi gratuit partout sur l'île. La démocratisation passe par l'accès aux technologies. J'ai lu quelque part que les analphabètes de demain sont ceux qui ne seront pas capables d'utiliser les ordinateurs. Mon rôle est d'assurer une plus grande accessibilité. Lorsque je dis cela, je m'en tiens aux endroits publics. Je ne rentre pas dans les foyers. Je parle de quartiers, de rues ou de parcs. C'est plus facile dans les nouveaux quartiers, mais on peut profiter de réfections pour faire ces travaux.
L.A. - Plusieurs villes ont investi des fortunes dans le Wi-Fi sans obtenir les résultats escomptés. Vous ne craignez pas de perdre le contrôle des dépenses ?
D.C. - Le problème est qu'on a toujours eu l'impression que, lorsqu'on parle d'informatique, ça devient nécessairement un trou sans fond. C'est pour cela qu'on avance de façon prudente, secteur par secteur, en évitant de faire du gré à gré. Les choses ont changé depuis dix ans. Notre implication dans Metropolis et CityLab n'est pas fortuite. En s'inspirant des meilleures pratiques à l'international, j'ai confiance que nous saurons mettre en place les meilleures pratiques tout en nous dotant de tous les outils de prévention pour éviter les erreurs du passé.
L.A. - Comment est reçu ce projet chez les employés de la Ville ? Est-ce qu'ils perçoivent ces changements comme un moyen de mesurer leur productivité, voire de justifier d'éventuelles mises à pied ?
D.C. - Je ne le sens pas. J'ai l'impression que c'est parce que nous redéfinissons la ville. On leur dit qu'ils sont des acteurs de changement. Ces gens-là ont, comme moi, la passion de la métropole et ils veulent jouer un rôle prépondérant. Et comme vous allez avoir de moins en moins de murs entre les divers services, il y aura une plus grande fluidité [de l'information], ce qui aura un effet motivateur à mon avis. Il faut juste s'assurer d'une bonne transition, mais au bout du compte, on n'y échappe pas. On est rendus là. On prend le virage, on n'a pas le choix.
L.A. - Quel obstacle risquerait de compromettre vos projets ?
D.C. - Le seul obstacle, et il faut y faire attention, ce sont les questions de confidentialité des données et de vie privée. Il faut garder en tête que, lorsqu'on parle de données ouvertes, ça ne veut pas dire qu'on exposera la vie de tout le monde. Il faut protéger les citoyens et l'individu.
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