La ruée vers le nord des centres de données


Édition du 19 Avril 2014

La ruée vers le nord des centres de données


Édition du 19 Avril 2014

Québec se démarque

Alors qu'OVH s'est établi sur la Rive-Sud de Montréal, à Beauharnois, un nombre grandissant d'investisseurs envisagent d'aller plus au nord. Toutefois, ce n'est pas évident. En effet, pour accueillir un centre de données, un site doit avoir accès aux lignes d'Hydro-Québec et à d'importants câbles de fibre optique. La ville de Québec est l'une des seules villes plus au nord, avec Rimouski, où ces conditions sont réunies. «Étant originaires de Québec, nous étions surpris de voir qu'il n'y avait pas d'offre à Québec», explique Martin Bouchard, pdg de 4Degrés, un centre de données baptisé d'après la température annuelle moyenne de la région de Québec.

La température plus bass e de la capitale n'explique pas à elle seule l'investissement de 4Degrés. Pour Mark Schrutt, analyste chez IDC Canada, l'avantage du climat canadien n'est pas décisif. «Pour un centre de données typique, il y a peut-être 5 à 10 jours supplémentaires où l'air conditionné n'est pas nécessaire. Ce n'est pas extraordinaire, mais c'est un avantage.»

Dans les faits, le centre de colocation 4Degrés a avant tout été construit afin de desservir le marché local. Les entreprises de Québec pourront ainsi y placer leurs serveurs, plutôt que de devoir aller à Montréal. Par ailleurs, les entreprises montréalaises souhaitant avoir des serveurs de rechange dans une autre zone géographique pourront aller à Québec plutôt que de se rabattre sur la région de Toronto.

Outre 4Degrés, qui sera inauguré le premier, en juin prochain, deux autres projets de centres de données à Québec ont été annoncés en 2013. Ceux de Bilodeau Immobilier (60 millions de dollars, pour Interplex Centre de données) et de la française Orange, grâce à sa filiale québécoise Asentri, qui y consacrera 34,5 M$. Québec pourrait ainsi suivre l'exemple de Barrie, municipalité située à 100 km au nord de Toronto, qui abrite de nombreux centres de données, dont ceux d'IBM et de la Banque de Montréal.

Des centres de données à la Baie-James ?

Pour l'instant, la Baie-James est hors d'atteinte de l'industrie des centres de données. Les avantages du climat froid et de l'accès aux lignes d'Hydro-Québec y sont réunis, mais l'infrastructure de fibre optique n'y est pas suffisante pour accueillir un centre de données d'importance. Le projet Arctic Fibre, qui vise à déployer un câble sous-marin de fibre optique reliant Londres à Tokyo, en passant par la Baie-James, pourrait changer la donne au cours des prochaines années.

Même si l'obstacle de la fibre optique était levé, il n'est pas dit qu'exploiter des centres de données à la Baie-James serait viable. D'une part, le manque de main-d'oeuvre qualifiée pourrait entraîner des coûts prohibitifs. D'autre part, le coût de l'électricité y serait le même qu'à Montréal, malgré la proximité des barrages d'Hydro-Québec. Bref, la Baie-James n'est pas Luleå, ce qui n'empêche pas l'industrie de s'intéresser à son potentiel. «On ne dit pas non quant à bâtir dans des endroits plus reculés, car on veut offrir de la redondance [la possibilité d'entreposer une copie des données dans deux endroits éloignés l'un de l'autre] à nos clients», explique Martin Bouchard, de 4Degrés, qui suit la progression du projet d'Arctic Fibre avec intérêt.

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