[Photo : Bloomberg]
Après avoir raflé le titre d’entreprise technologique canadienne avec la plus forte croissance en octobre dernier, Accedian Networks se dirige vers son entrée en bourse. Elle pense l’effectuer en même temps au Canada et aux États-Unis d’ici deux ans.
Peu connue au Canada, cette entreprise de 150 employés établie à Saint-Laurent propose des solutions de garantie de haute performance pour les opérateurs de téléphonie mobile et leurs partenaires. Les appareils conçus par Accedian mesurent la performance des réseaux sans les ralentir, et permettent d’en optimiser le fonctionnement lorsque nécessaire. La vague de téléphones intelligents achetés par les consommateurs a fait exploser la quantité de données circulant sur les réseaux cellulaires, donc le besoin de mieux gérer le flux de données.
Devenue rentable pendant la récession, Accedian a vu ses revenus bondir de plus de 50 000 % lors des cinq dernières années, ce qui l’a propulsé l’an dernier au premier rang du concours Fast 50 de Deloitte des entreprises technologiques du pays à la plus forte croissance.
L’entreprise a maintenant 200 clients, mais seulement « trois ou quatre ici », a concédé son président et chef de la direction Patrick Ostiguy qui veut faire connaître davantage au Canada la compagnie qu’il a cofondée avec trois amis.
« Il nous faut nous inscrire de chaque côté de la frontière si nous entrons en bourse pour que le volume de transaction devienne plus intéressant. Nous ne sommes pas trop connus au Canada, alors le volume et l’effervescence n’y seraient pas. Mais nous voulons y travailler », a-t-il expliqué en marge d’une allocution prononcée devant le Cercle canadien de Montréal le 30 janvier.
La volonté d’un premier appel public à l’épargne n’est pas encore coulée dans le béton, précise M. Ostiguy, mais il s’agit de « l’évolution logique » si Accedian a besoin de financer sa croissance. « Est-ce que la fenêtre sera ouverte sur le marché dans 20 ou 24 mois? Ce n’est pas sûr ». Il veut auparavant atteindre des ventes suffisantes pour supporter leur arrivée en bourse de chaque côté de la frontière.
M. Ostiguy n’a pas voulu indiquer quel est le chiffre d’affaires actuel d’Accedian.
Devenir rentable en pleine récession
Fondée en 2004, Accedian a trouvé la rentabilité en pleine récession, a raconté M. Ostiguy devant le Cercle canadien. D’une part, ils y sont parvenus à cause de « la discipline que cela impose » d’un point de vue financier, a-t-il ajouté.
Aussi, la crise financière a entrainé plus de volatilité sur les marchés financiers. « Plus de volatilité équivaut à plus de transactions à la seconde, a relaté M. Ostiguy. Cela a créé des millisecondes qui valaient des millions de dollars. Nous avons décidé de nous tourner vers les compagnies financières et leurs opérateurs et de leur proposer des solutions pour garder le contrôle de ce qui se passe dans leur réseau, une façon de s’assurer qu’ils n’échappent pas une transaction entre deux chaises. »
Puis, la hausse du nombre de chômeurs n’a pas entrainé une diminution de la demande pour les téléphones intelligents et les données cellulaires. Au contraire, ces appareils étaient encore plus désirés. Les chercheurs d’emplois s’en servaient pour garder le contact avec leur réseau et rechercher leur prochain boulot.
Pour travailler sur l'avenir de l'entreprise, les fondateurs ont été repris dans un « groupe de frappe à part » qui planche sur la prochaine vague de produits, a conclu M. Ostiguy. Cela permet de conserver l'agilité d'une entreprise naissante et de maintenir une longueur d'avance face à la concurrence, insiste-t-il.
