S.O. - Il faut probablement venir de l'extérieur du secteur. Avant Kusmi, j'étais négociant de café. Le thé, c'était un nouveau monde pour moi. Je l'ai abordé en regardant devant plutôt que derrière. J'ai tenté d'en faire une boisson du 21e siècle. Par exemple, j'ai créé des boutiques plus jeunes pour attirer ceux qui n'osaient pas pousser les portes d'un tel commerce.
D.B. - En plus de la marque, il faut gérer la gamme. Comment vous y prenez-vous ?
S.O. - Nous conservons une gamme restreinte, environ 80 thés. En 2004-2005, j'ai élagué considérablement, ne conservant que ce qui contribuait à former un tout cohérent. Puis, j'ai développé la gamme Detox, sept thés collés à notre image bien-être. Un mélange de maté et de thé vert. Depuis, nous lançons un nouveau thé par année.
D.B. - Vous préparez une primeur pour le mois d'octobre. De quoi s'agit-il ?
S.O. - Nous lancerons un thé de Noël, Tsarevna. C'est ainsi qu'on désigne la fille du tsar. Ce sera notre premier thé événementiel, c'est-à-dire éphémère. Il reviendra chaque année pour la période des fêtes, sous un emballage différent.
D.B. - On entend beaucoup parler des caprices du prix du café. Qu'en est-il du prix du thé ?
S.O. - Le café est un produit coté, il se négocie sur les marchés à terme, d'où son prix erratique. Le prix du thé, lui, est fixé de gré à gré. Il évolue plus lentement. Mais son prix augmente de manière continue, car l'offre ne répond pas à la demande. Même les Chinois et les Indiens se mettent à boire plus de thé !
D.B. - Quelles tendances influencent la consommation de thé ?
S.O. - Trois clientèles sont en croissance : les jeunes, les consommateurs des pays émergents - ceux qui buvaient déjà du thé montent en gamme - et les hommes.