Dans la région métropolitaine de Québec, le taux de chômage atteint 1,7% en mars. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Lentement — mais sûrement — le marché du travail «s’essouffle» au Québec.
C’est ce que conclut Hélène Bégin, économiste principale de Desjardins, après avoir consulté l’enquête sur la population active de mars 2023. «La détérioration du marché du travail qui était attendue un peu plus tard en 2023 pourrait déjà avoir débuté», écrit-elle dans sa note.
Pour un deuxième mois consécutif le nombre d’emplois a glissé: il a fléchi de 1600 après avoir dégringolé de 15 000 en février 2023 rappelle-t-elle.
Néanmoins, le taux de chômage enregistré dans la belle province est le plus bas au Canada, à 4,2%. C’est «juste au-dessus du creux record de 3,9% enregistré en janvier 2023 et en novembre 2022», souligne Statistiques Canada dans son rapport. À l’échelle du pays, il s’est maintenu à 5%.
Dans la région métropolitaine de recensement de Québec, la situation est plus corsée qu’à Montréal, puisque le taux de chômage se situe à 1,7%, alors qu’il atteint 4,8% dans la métropole. Pour l’instant, le «marché du travail reste favorable», d’après Hélène Bégin.
Un trimestre plus solide que prévu
Dans l’ensemble du pays, où 35 000 postes ont été créés en mars, le premier trimestre a été «spectaculaire» d’après Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme de la Financière Banque Nationale en matière de création d’emplois.
On compte maintenant 207 000 postes de plus qu’à la fin du quatrième trimestre 2022, dont 188 000 sont issus du secteur privé. La très grande majorité d’entre eux (83%) sont des emplois à temps plein.
Or, au cours de cette même période, «la population âgée de 15 ans et plus a augmenté de 204 000 personnes, ce qui constitue de loin la plus forte hausse trimestrielle jamais enregistrée.»
C’est pourquoi le taux de chômage est demeuré plutôt stable: 216 000 individus se sont ajoutés à la population active. Il n’a donc pas été plombé par la forte création d’emplois enregistrée au cours du premier trimestre de 2023.
Les deux économistes ajoutent que «la rémunération horaire moyenne des employés permanents s’est modérée plus rapidement en mars que ne le prévoyait le consensus des économistes.»
Ainsi, «la hausse des salaires a diminué d’une année à l’autre, atteignant 5,2% en mars.» En février, elle était de 5,4%.
Les secteurs où l’on observe les principales baisses mensuelles au Québec:
- Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz -12%
- Services publics -5%
- Construction -3%
- Services d’enseignement -3%
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