Une statue translucide rappelant celle de Dyonisos. Photo : DR.
BLOGUE. Sur la scène, rien. De l'obscurité émerge peu à peu une silhouette, celle d'une statue translucide rappelant celle de Dyonisos exposée au Louvre. Et à l'intérieur de celle-ci, de petits points noirs mobiles, frénétiques. Ce sont des abeilles, des milliers d'abeilles qui vrombissent à tout rompre.
Découvrez mes précédents posts
Suivez-moi sur Facebook et sur Twitter
Une voix s'élève alors du néant. Une voix grave, posée, calme et sereine. Une voix qui appelle à la méditation. Elle parle de la mort, mais de la mort qui n'est que recommencement, que décomposition d'atomes agglomérés pour se recomposer en une nouvelle forme du vivant. Elle envoûte, et l'on se laisse porter par le fil des idées…
J'étais là. Assis par hasard juste à côté de Michel Onfray, l'auteur de ce texte poétique, La Sagesse des abeilles, mis en scène cette semaine à l'Usine C de Montréal par Jean Lambert-wild. Michel Onfray? Il s'agit d'un philosophe français hors norme, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, dont une récente biographie d'Albert Camus, et directeur de l'Université populaire de Caen, où il fait découvrir à quiconque s'y intéresse la vie et les idées des philosophes oubliés.
J'étais là, donc, l'âme étrangement plongée dans celle de mon voisin, absorbé par ce qu'il m'apprenait de la sagesse que l'on pouvait tirer de l'observation des abeilles…
«Les poètes, les écrivains aussi, les philosophes également, puis les paysans quand ils parlent disent de l'abeille : qu'elle est sobre, qu'elle mange peu, qu'elle s'abstient de viande, qu'elle ne se pose jamais sur une chair animale, qu'elle ne mange rien de cuit.
«Puis ils ajoutent : qu'elle travaille tout le temps, qu'elle ne se repose jamais, qu'elle est tout à sa tâche, l'une à cueillir le pollen, l'autre à chercher l'eau, la troisième à lisser et aligner les rayons.