D.B. - Avant de lancer gWallet, vous avez fait un détour sous les projecteurs. On vous a vu en entrevue avec Oprah, dans un épisode de Secret Millionaire, ainsi que dans America's Most Eligible Bachelor. Cherchiez-vous à changer de carrière ?
G.C. - Non. J'avais 25 ans, et je voulais m'occuper en attendant la fin de la clause de non-concurrence de trois ans imposée par Yahoo. L'agence William Morris m'a proposé des projets de télé, j'ai accepté.
On s'est intéressé à moi parce que mon histoire n'est pas conventionnelle. Mais, en fait, elle l'est. C'est l'histoire classique de celui qu'on donne pour perdant (underdog), qui n'a pas grand-chose pour lui, ni éducation ni argent ni réseau. À 16 ans, je ressemblais à de nombreux jeunes dont l'avenir semble perdu d'avance. Des jeunes qui n'ont qu'une porte de sortie pour réussir : se montrer plus créatifs que les autres. Cela dit, je me suis vite ennuyé à la télé. Ma passion, ce sont les affaires.
D.B. - Tous les entrepreneurs cherchent l'innovation qui transformera leur secteur. Vous croyez plutôt qu'il faut se lancer en misant sur ce qui existe déjà et innover ensuite. Expliquez-nous ce point de vue.
G.C. - Avant Google, il y a eu Alta Vista. Et avant Facebook, MySpace. Google et Facebook n'ont rien inventé, ils ont simplement occupé le marché en bonifiant ce qui existait. Aucune idée ne vous rendra millionnaire ; c'est l'exécution qui fait la différence. Commencez par occuper une part de marché : vous aurez alors les moyens de vos ambitions et pourrez innover.
D.B. - Doit-on comprendre que vous n'aimez pas le risque ?
G.C. - Ma relation au risque est complexe. En affaires, je prends tous les risques. Mais dans ma vie privée, c'est autre chose. Je ne sais pas nager, j'ai le vertige et je laisse très peu de gens pénétrer dans mon cercle d'amis intimes.