Toyota devrait jouer la transparence dans cette affaire de rappels, selon Yan Cimon. Photo : Bloomberg

À court terme, Toyota se retrouve avec une tache importante à son dossier. À plus long terme, par contre, la multinationale japonaise pourrait en sortir grandie.

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C’est en tout cas l’avis de Yan Cimon, professeur en stratégie et spécialiste de l’industrie automobile à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.

Selon lui, les arrêts de production et de vente de véhicules, doublés du rappel massif de quantité de modèles de marque Toyota au Canada, envoient deux signaux importants aux consommateurs.

Un premier envoie le message que la sécurité des consommateurs est au centre des préoccupations de Toyota. Un deuxième, que Toyota mérite la réputation de qualité qu’on lui connaît.

Des critiques

Cela évidemment, si Toyota réussit à répondre aux critiques nombreuses qui la blâment entre autres de ne pas avoir réagi suffisamment rapidement après la découverte d’un problème avec la pédale d’accélération de nombre de ses modèles.

La mort d’au moins quatre personnes en décembre seraient directement liées à ce défaut. Mais 19 autres morts accidentelles aux États-Unis pourraient également être liées à ce problème.

D’autres accusent aussi Toyota d’avoir été forcée d’agir par la National Highway Traffic Safety Administration. Une version qui vient contredire la l’entreprise japonaise qui a toujours prétendu, jusqu’à présent, avoir agi volontairement dans cette affaire.

Selon le professeur, Toyota devrait rapidement répondre à ces accusations en jouant la transparence et éviter à tout prix de renvoyer le blâme à ses fournisseurs de pièces automobiles. Elle doit travailler avec ses partenaires, y compris présumés fautifs.

Le malheur des uns...

Cela dit, le professeur Cimon doute fort que les constructeurs américains se réjouissent des problèmes de leur concurrente.

D’une part, des constructeurs américains pourraient connaître des difficultés similaires. C’est le cas notamment de Ford, qui vient d’annoncer un rappel sur un de ses modèles de fourgonnette.

Enfin, estime M. Cimon, bien peu de constructeurs américains pourraient prétendre être en mesure d’attirer des adeptes des voitures Toyota. « S’ils devaient changer, la plupart des propriétaires actuels de Toyota se tourneraient vers un autre constructeur japonais ou européen. Très peu seraient attirés par un modèle américain.»

«Et s’il y en a un seul qui risquerait d’en profiter, ajoute-t-il, ce serait probablement un modèle du constructeur Ford, ironiquement aussi touché apparemment par les même problèmes de pédale d’accélération !»