Bombardier mise sur le monorail brésilien

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:48

Bombardier mise sur le monorail brésilien

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:48

Prêt pour l'expansion

" Avec ce contrat, ils augmentent leur capacité manufacturière au pays, estime Cameron Doersken, analyste à la Financière Banque Nationale. Cela les met en bonne position pour augmenter leurs parts de marché dans ce pays. " Pour l'instant, au Brésil, Bombardier est le leader dans l'industrie de la remise à neuf de voitures, avec un tiers du marché. Mais, jusqu'à l'obtention du contrat de l'Expresso Tiradentes, l'entreprise était complètement absente du secteur de la construction de nouveau matériel roulant.

Une situation que Bombardier entend bien changer, d'autant plus que les contrats dans le secteur des transports en commun s'enchaîneront sans interruption dans les prochaines années. Toujours avec ses partenaires locaux, les constructeurs Queiroz Galvão et OAS, l'entreprise a d'ailleurs soumissionné pour un autre projet de monorail, la ligne 17, censée relier toutes les lignes du métro paulista. La justice fédérale a cependant suspendu le projet, après des plaintes d'opposants aux expropriations prévues.

En fait, toutes les plus grandes villes du pays se transforment en vastes chantiers. Les 12 villes choisies pour la Coupe du monde de soccer, en 2014, doivent être prêtes pour accueillir les centaines de milliers de visiteurs qui convergeront vers le plus important événement sportif du monde.

" Pour la mobilité urbaine, nous planifions des investissements de 11,6 milliards de réaux ", dit Roberto Garibe, conseiller spécial de la présidente Dilma Roussef pour l'organisation de la Coupe du monde et des Olympiques, joint à Brasilia par Les Affaires.

C'est 6,8 milliards de dollars, dans les trois prochaines années seulement. Tout à fait propre à faire saliver le plus grand fabricant de matériel ferroviaire du monde.

600

Nombre d'employés que Bombardier comptera au Brésil d'ici le début de 2012. Bombardier n'avait que 150 employés dans ce pays en 2009.

15

milliards de réaux, soit près de 9 milliards de dollars. Ce sont les investissements dans le transport en commun qui devront être faits à Rio de Janeiro avant la tenue des Jeux olympiques d'été de 2016. " Les quatre coins de la ville doivent être reliés par un réseau de métro et un service rapide par bus ", dit Ruy Cezar Miranda, secrétaire spécial de la Ville pour la Coupe du monde de soccer de 2014 et les Jeux olympiques de 2016.

10 personnes au mètre carré. C'est le ratio d'occupation calculé par les fabricants de trains au Brésil. Ils doivent prévoir que le matériel roulant qu'ils fabriquent sera surchargé. En Europe, le taux habituel d'occupation des voitures est de 4 personnes au mètre carré.

CONTRATS DE BOMBARDIER PILOTÉS DU BRÉSIL

2010

> Monorail Innovia pour l'Expresso Tiradentes à São Paulo : 815 millions de dollars

> Système de signalisation Cityflo 350 pour le métro de Lima, au Pérou : 21 millions de dollars

2009

> Modernisation des 156 voitures de la ligne 1 du métro de São Paulo : 187 millions de dollars

METRÔ

> Bombardier a aussi des contrats de maintenance pour le métro de São Paulo et doit livrer un système de gestion du trafic pour le métro de Salvador, dans l'État de Bahia.

TGV SÃO PAULO-RIO : NON MERCI

Bombardier ne soumissionnera pas sur le projet de train à grande vitesse entre São Paulo et Rio de Janeiro.

" Les termes sont inacceptables, dit André Guyvarch, président de Bombardier Brésil. Les budgets sont sous-estimés, le prix du billet est fixé, et les risques sont pris au complet par les consortiums qui proposent les projets. "

L'entreprise montréalaise faisait pourtant partie de l'un des quelques consortiums ayant manifesté de l'intérêt pour ce projet. À la demande de l'industrie ferroviaire, y compris Bombardier, le gouvernement du Brésil avait accepté de retarder l'échéance de l'appel d'offres. Les entreprises intéressées voulaient plus de temps pour préparer leurs soumissions, pour ce projet d'une vingtaine de milliards de dollars.

La nouvelle ligne doit permettre de transporter les passagers à 280 kilomètres à l'heure. Techniquement, le projet est complexe. Il prévoit la construction d'une voie ferrée de 511 kilomètres, dont 90 dans des tunnels et une autre centaine sur des ponts. Le TGV doit être mis en service en 2016.

La rentabilité en cause

Le patron de Bombardier pour le cône sud estime que le gouvernement en demande trop à l'entreprise privée et que la ligne ne sera pas rentable en raison des paramètres qu'il impose. Il critique aussi le modèle choisi par Brasilia. " En Europe, le gouvernement construit la ligne, et le privé l'exploite et paye un droit de passage, dit M. Guyvarch. Ici, le gouvernement n'a pas voulu prendre le risque de la construction et l'entreprise doit tout prendre en charge. "

Selon lui, ni Alstom ni Siemens ne participeront à un tel appel d'offres. Pour l'heure, seule la coréenne Hyundai a confirmé qu'elle dirigera un consortium pour soumissionner.

Le gouvernement brésilien, lui, est convaincu que le projet sera couronné de succès. " Il n'y a qu'un ou deux autres pays aussi intéressants pour un tel investissement, parce que la demande est incroyablement élevée entre Rio et São Paulo ", dit la ministre de la Planification et du Budget, Miriam Belchior, en réponse à une question des Affaires. Le choix du constructeur doit avoir lieu le 29 avril.

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