Son nom a été évoqué comme possible sucesseur de Richard Guay, à la tête de la Caisse de dépôt et placement. Il reconnaît que le poste pourrait l'intéresser, estimant que la Caisse a un meilleur potentiel qu'on ne le croit.
Quand on lui a demandé s'il était intéressé à occuper l'important poste, il a simplement répondu "oui", avant d'ajouter: "comme tout Québécois, je m'intéresse aux affaires de la Caisse de dépôt".
Au cours d'un entretien téléphonique à La Presse Canadienne, M. Bertrand ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour dire tout le bien qu'il pense de l'institution, en soulignant notamment qu'il existe à Montréal et au sein même de la Caisse "une très grande profondeur d'expertise" pour résorber les gâchis laissés par la perte de 39,8 milliards $ enregistrée en 2008.
"Je souligne avec un peu de tristesse que le débat et la polémique (sur la Caisse) doivent changer, a-t-il affirmé. On doit être plus cartésien dans les analyses qu'on fait, parce que je ne pense pas que la façon dont le débat évolue va nous apporter les solutions dont nous avons besoin en ce qui concerne la Caisse. Quand on fait une analyse très pragmatique des chiffres, on réalise qu'en fin de compte, avec un peu de recul, beaucoup de patience et moins d'émotion, on va pouvoir s'en tirer."
Luc Bertrand est allé jusqu'à saluer le travail d'Henri-Paul Rousseau, l'ancien président et chef de la direction de la Caisse qui a quitté en juin, avant l'éclatement de la crise financière, à l'automne.
N'eût été de la contribution de M. Rousseau aux travaux de restructuration du papier commercial adossé à des actifs (PCAA), "je me demande si la situation (ne serait pas) infiniment plus critique que ce qu'on connaît présentement", a déclaré M. Bertrand.
Dans le communiqué annonçant sa démission comme président et chef de la direction de la Bourse de Montréal et chef adjoint de la direction du Groupe TMX, Luc Bertrand a indiqué qu'il était temps pour lui "de relever d'autres défis et de saisir les nouvelles occasions qui se présenteront".
Son départ coïncidera avec la date que visent le gouvernement et le conseil d'administration de la Caisse de dépôt pour nommer un nouveau président et chef de la direction.
Bilan positif
Luc Bertrand, qui est président et chef de la direction de la Bourse de Montréal depuis mars 2000, a été un des grands artisans de la spécialisation des marchés canadiens et la transformation de la Bourse de Montréal en une bourse de produits dérivés.
Il a de plus joué un rôle de premier plan dans la fusion des bourses de Toronto et Montréal. «Il a fait preuve d'un leadership remarquable lors de l'intégration en vue de renforcer notre place au sein de la compétition et de réaliser des synergies importantes au niveau des coûts et des revenus», a affirmé Thomas Kloet, chef de la direction du Groupe TMX.
Le communiqué annonçant ces nouvelles ajoute la nomination d'Alain Miquelon au poste de président et chef de la direction de la Bourse de Montréal, à compter du 1er juillet prochain.
Alain Miquelon est arrivé à la Bourse de Montréal en août 2007 et y a occupé le poste de premier vice-président et chef de la direction financière et du développement stratégique jusqu'à la création du Groupe TMX, alors qu'il est devenu le chef du bureau de direction du projet d'intégration. Il est comptable agréé et titulaire d'une maîtrise en administration des affaires de l'Institut INSEAD, en France.
Avec PC
