Le chef de la direction de la Banque Scotia Rick Waugh. Photo : Bloomberg
Les dirigeants des grandes banques du Canada mènent un combat contre l'implantation de règles plus sévères afin réguler le système financier mondial.
Selon le Globe and Mail, les dirigeants craignent que la réforme du système financier se fasse trop rapidement et avec des conséquences négatives. Ils n'hésitent plus à se faire entendre sur de plus en plus de tribunes afin de dénoncer des changements réglementaires qui étoufferaient le secteur bancaire canadien.
En entrevue avec le quotidien, le chef de la direction de la Banque Scotia, Rick Waugh, a indiqué que la réforme du système financier mondial ne vise pas la croissance, mais plutôt la sécurité. Il rappelle du même coup qu'il est impossible d'obtenir un rendement positif sans prendre de risques.
« Les politiciens qui sont en colère contre Wall Street veulent se venger. Les régulateurs, même s'ils sont bien intentionnés, recherchent la sécurité et non la croissance, a-t-il expliqué au Globe and Mail. Vous pouvez avoir un système bancaire absolument sécuritaire, mais qui ne prêtera pas, qui ne croîtra pas et qui ne permettra pas à l'économie de croître non plus. »
Il prévoit discuter de cet enjeu, jeudi, lors de l'assemblée générale annuelle de la Banque Scotia qui se tiendra ce jeudi. Ses homologues de la Banque Royale et de la Banque TD ont aussi discuté de ce que devraient faire les régulateurs durant leurs assemblées annuelles respectives. C'est inhabituel pour les grands patrons des banques qui demeurent normalement discrets sur leurs opinions à propos des régulateurs.
Ils craignent en effet que, malgré le succès et la stabilité du secteur bancaire canadien durant la crise financière, le Canada ne puisse faire entendre sa voix dans les discussions du G20 sur les changements à apporter aux règles et aux lois.
« Nous avons un modèle unique qui a démontré son efficacité, a soutenu Rick Waught. Si ce n'est pas brisé, il n'y a pas de raison d'essayer de le réparer. »
Avec la Presse canadienne et le Globe and Mail
