Les analystes l'ont d'ailleurs bien fait sentir au président et chef de la direction, Louis Vachon lors de la conférence téléphonique sur les résultats trimestriels.
Après que le comité de restructuration présidé par l’avocat Purdy Crawford a renvoyé à une date non-précisée, la clôture de ses travaux, citant pour cause les «conditions de marché», les analystes soulèvent l’hypothèse que la restructuration ne soit pas menée à bien.
À ce stade, la Banque Nationale n’accorde pas grand crédit à cette hypothèse. Elle estime à 95% les chances que la restructuration du PCAA soit positive, soit légèrement plus que la probabilité de 90% posée au trimestre dernier.
Les analystes ne l’avalent pas tout cru et ont soumis Louis Vachon à un feu roulant de questions sur l’incidence sur la Banque Nationale d’un échec éventuel de la restructuration.
La réponse : des charges supplémentaires de 700 millions de dollars avant impôts pour la Banque Nationale. Ce qui porterait le total des charges à 1,4 milliards avant impôts depuis le gel de ces titres en août 2007.
Quelques pistes ?
Pour jauger eux-mêmes de la probabilité d’un tel échec, les analystes ont tenté de trouver des pistes de la part de Louis Vachon.
Est-ce que les écarts de taux sont si élevés que la mise en marché du PCAA entrainerait une ruée insoutenable vers les banques qui en ont garanti la liquidité ? Non, soutient Mr Vachon, plus le temps passe moins les écarts de taux ont d’impact la valeur des titres.
Est-ce que les petites institutions financières pourraient tourner le dos à la restructuration pour ne garder que les actifs sous-jacents en portefeuille? Là-dessus, Louis Vachon les a référés au comité de restructuration.
Est-ce que les banques, elles-mêmes, seraient en faveur d’un gel prolongé pour éviter de répondre à des appels de liquidité ? Pas de réponse.
Est-ce que les écarts de taux justifiant les appels de liquidité sont actuellement renégociés ? On n’en saura pas plus.
Bref, la Banque Nationale ne veut pas marcher dans les plates-bandes du comité de restructuration. Malgré la confiance que le président et chef de la direction de la Banque Nationale place dans le comité, le dossier demeure ultra-sensible.
