Les Bourses de Londres et de Toronto auront encore fort à faire pour convaincre les investisseurs du Groupe TMX et les autorités réglementaires de donner le feu vert à leur projet de fusion. Rien n’est encore gagné, croient les analystes de TD Valeurs mobilières et de la Financière Banque Nationale.
L’offre faite aux actionnaires n’est pas si alléchante, indique Doug Young, analyste de TD Valeurs mobilières. M. Young évalue à 75% les chances que la fusion réussisse. «La prime obtenue par les investisseurs demeure modeste, d’autant plus qu’ils devront vraisemblablement accepter une baisse du dividende, constate-t-il. L’offre est moins généreuse que celle faite lors de transactions semblables. Ces conditions se présentent alors que les perspectives pour le Groupe TMX s’améliorent.»
Les investisseurs ne sont pas les seuls qui ont leur mot à dire. Au Canada, trois autorités réglementaires devront se prononcer : l’Autorité des marchés financiers (AMF), la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario et Industrie Canada, soit le ministre de l’Industrie fédérale, Tony Clement. «Les obstacles réglementaires sont élevés», constate Shubha Khan, analyste de la Financière Banque Nationale. Le temps d’approbation sera probablement long, comme ce fut le cas pour d’autres fusions transatlantiques, ajoute-t-il.
La transaction n’en est pas moins intéressante. M. Khan évalue les gains de synergie à 6$ par action. Ces gains pourraient toutefois être remis en question si les autorités réglementaires demandent d’autres garanties.
Les deux analystes jugent peu probable une contre-proposition. «Plusieurs acheteurs potentiels sont maintenant en discussion pour réaliser d’autres fusions, écrit M. Khan. Les Bourses d’Australie et de Singapour ont entamé le processus en octobre. NYSE Euronext et la Bourse allemande ont annoncé leur intention la journée de l’annonce du Groupe TMX.
Pour l’instant, le titre de la société est évalué à sa juste valeur, selon M. Khan. L’analyste élève sa cible de 43$ à 46$, mais abaisse sa recommandation de «surperformance» à «performance secteur».
M. Young élève, lui aussi, sa cible, qui passe de 38$ à 44$. Il maintient sa recommandation «conserver».
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