Les baisses des taux horaires ont été reçues comme une douche froide par les consultants. «L'AQIII a constaté, auprès de ses membres, un profond malaise. Surtout pour les consultants qui avaient des contrats en cours», dit la directrice générale de l'organisme, Caroline De Guire.
Cette dernière souligne que les consultants ne seront pas tous touchés de la même manière. «Les contrats sont signés avec les consultants ou une entreprise intermédiaire. Dans le second cas, c'est l'entreprise et non le consultant qui doit absorber le choc», précise-t-elle.
Pire au gouvernement du Québec
Sous le couvert de l'anonymat, des dirigeants d'entreprises qui embauchent des consultants étaient résignés à éponger les diminutions, affirmant que les taux horaires étaient encore moins élevés au gouvernement, un autre important donneur d'ouvrage. Des consultants ont parlé d'abus de confiance, s'interrogeant sur la valeur d'un contrat signé de bonne foi s'il peut être ensuite modifié à tout moment par le donneur d'ouvrage.
Les montants en jeu sont très importants. Desjardins estime ses besoins en consultation (incluant les TI) à 500 millions de dollars par année, alors que le budget total dévolu aux TI par la Banque Nationale est évalué à 350 M$ pour 2015. Du côté du gouvernement du Québec, le budget prévu pour les «services externes en ressources informationnelles» est estimé à près de 648 M$ pour l'exercice 2014-2015.
Rappelons que le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, est à la tête du chantier finance et technologie de Finance Montréal, la grappe financière du Québec, et la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, dirige le chantier ressources humaines. Il s'agit là de deux des six «piliers de croissance» retenus par Finance Montréal.