22,5 M$ pour redorer le blason de la finance canadienne

Publié le 13/09/2010 à 15:46, mis à jour le 13/09/2010 à 15:46

22,5 M$ pour redorer le blason de la finance canadienne

Publié le 13/09/2010 à 15:46, mis à jour le 13/09/2010 à 15:46

Par Olivier Schmouker

Jim Flaherty rêve d'une nouvelle image pour la finance canadienne. Photo : Bloomberg.

Toronto va bientôt accueillir l’Institut mondial de gestion des risques du secteur financier. Cet institut se présentera comme «un fournisseur de services intégrés de recherche appliquée et de formation dans plusieurs disciplines de la gestion des risques». Il cachera, en fait, une vaste opération de communication visant donner une image idyllique du Canada en matière de services financiers…

Ainsi, l’Institut sera une entité indépendante à but non lucratif. Il disposera d’un conseil d’administration et d’un conseil consultatif de recherche formé de cadres supérieurs de l’industrie, de représentants d’organismes de réglementation et d’universitaires. Grâce aux liens établis avec les grandes universités canadiennes et des experts du monde entier reconnus en gestion des risques, il sera un centre de recherche et de formation «de calibre mondial» dans plusieurs disciplines de gestion et de réglementation des risques financiers.

Le gouvernement fédéral et celui de l’Ontario accordent chacun 10 millions de dollars en financement initial de l’Institut, auxquels s’ajoutent des engagements de contributions de donateurs du secteur privé, à hauteur de 2,5 millions de dollars par an. Ces donateurs comprennent la Société de Gestion AGF, la Banque de Montréal, la Banque Canadienne Impériale de Commerce, l’Institut canadien des actuaires, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, le Bureau d’assurance du Canada, Intact Corporation financière, la Corporation Financière Mackenzie, la Financière Manuvie, le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario, le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, la Banque Royale du Canada, la Banque Scotia, la Financière Sun Life et le Groupe Financier Banque TD.

Quelle mouche les a piqués ?

La question saute aux yeux en découvrant la longue liste des donateurs à ce projet dévoilé en novembre 2009 par la Toronto Financial Services Alliance, qui regroupe la Ville de Toronto, l’industrie des services financiers et les gouvernements du Canada et de l’Ontario : quelle mouche les a piqués pour vouloir faire de Toronto une capitale mondiale de la gestion des risques en matière de finance?

La réponse est finalement toute simple : le but véritable de l’opération est de redorer le blason du milieu de la finance du Canada, à la suite de la crise financière dévastatrice de ces dernières années. «L’Institut fera la promotion de l’image de marque et de l’avantage du Canada, en prenant appui sur l’excellente réputation des institutions financières et du système de réglementation du Canada, et sur le statut de Toronto à titre de plaque tournante des services financiers. Il aura son siège à Toronto, ce qui lui permettra de tirer parti de la présence dans cette ville d’un important noyau d’entreprises spécialisées dans les services financiers», est-il d’ailleurs indiqué dans les communications du ministère des Finances liées à ce projet.

Le ministre Flaherty lui-même le reconnaît : «L’Institut a pour mission de rehausser l’image de marque de notre secteur financier. Le gouvernement du Canada s’est engagé à mettre en valeur les points forts de notre système financier. Des initiatives comme celle que nous annonçons aujourd’hui ne peuvent qu’améliorer la réputation du pays», a-t-il dit, en révélant que le lancement de l’Institut est prévu pour janvier 2011.

Du côté des autorités ontariennes, la mission utime consiste à «permettre à la région de Toronto de se hisser parmi les 10 plus importants centres financiers du monde». Ni plus ni moins. Il a été nouvellement créé à cet effet le Conseil des chefs de file des services financiers, visant à superviser la mise en œuvre de la stratégie ontarienne. Il se compose des chefs de la direction de 15 grandes sociétés financières de Toronto ainsi que de représentants du gouvernement du Canada, du gouvernement de l’Ontario et de la ville de Toronto. Le président de ce Conseil, Dominic D’Alessandro, est un ancien chef de la direction de la Financière Manuvie.

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