«Il faut attirer du capital de risque dans la transformation de l'aluminium» - Luc Roby, de la Grappe industrielle de l'aluminium

Publié le 07/12/2013 à 00:00

«Il faut attirer du capital de risque dans la transformation de l'aluminium» - Luc Roby, de la Grappe industrielle de l'aluminium

Publié le 07/12/2013 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

«Il faut attirer du capital de risque dans la transformation de l'aluminium» - Luc Roby, de la Grappe industrielle de l'aluminium [Photo : GDelisle]

La nouvelle Grappe industrielle de l'aluminium du Québec entend doubler d'ici 10 ans la transformation du métal gris au Québec. C'est Luc Roby, ancien directeur général de la Société de la Vallée de l'aluminium, qui prend la tête de l'organisme. En entrevue avec Les Affaires, le pdg dévoile son plan de match.

Les AFFAIRES - Quels problèmes la Grappe corrige-t-elle ?

Luc Roby - Le Québec compte 800 entreprises qui utilisent l'aluminium dans leur transformation ou qui en sont des utilisateurs finaux. Il existe beaucoup d'organisations, de centres de liaison, de PME, de centres de recherche, de donneurs d'ordres, mais rien de national pour réunir tout cela et cesser de travailler en silo. L'industrie manquait de coordination. Il y a aussi une barrière psychologique entre les régions (où sont les alumineries) et Montréal (où sont les centres décisionnels). Le mandat de la Grappe consistera à cartographier l'industrie et à en cibler les lacunes, pour ensuite aider les acteurs à les combler. Au Québec par exemple, il n'y a plus de laminoirs pour transformer l'aluminium en tôle ou en feuille. Pourtant, certains utilisateurs importent ces produits. Peut-on trouver une réponse à leurs besoins ? La Grappe permettra aux acteurs de surmonter les obstacles à leur croissance - comme le manque de main-d'oeuvre, de financement, d'innovation...

L.A. - Comment comptez-vous doubler la transformation de l'aluminium au Québec, d'ici 10 ans ?

L.R. - Nous avons créé six chantiers prioritaires. Le premier porte sur l'approvisionnement et la cartographie. Le deuxième vise à élargir le rayonnement de l'offre québécoise. Dans le secteur automobile, on veut augmenter de 50 % le poids des composants en aluminium d'ici 2020. Car l'aluminium, on le sait, même s'il est plus cher à l'achat, est plus facile d'entretien et entraîne des économies d'énergie en raison de sa légèreté. C'est donc un secteur porteur pour nous, tout comme le transport collectif, notre troisième chantier. Le quatrième touche les infrastructures, comme les ponts. Il y a un projet-pilote pour élaborer un tablier de pont en aluminium à Saint-Ambroise, au Saguenay. À l'heure actuelle, aucune entreprise québécoise ne peut répondre à cet appel d'offres. Les composants viennent de l'Europe et des États-Unis. Deux options seront examinées : soit trouver des entreprises au Québec et les amener à répondre aux demandes (par la formation, l'innovation, le transfert de connaissances, l'acquisition d'équipement), soit créer une coentreprise avec une entreprise étrangère pour réaliser le travail ici. Il s'agira donc dans chaque dossier de voir comment s'y prendre pour corriger les lacunes. C'est pourquoi les autres chantiers touchent la formation et le financement. Il faut aussi attirer du capital de risque dans la transformation.

L.A. - L'Association de l'aluminium du Canada vient de publier une étude qui démontre que les tabliers de pont pouvant être fabriqués en aluminium représentent un fort potentiel. Qu'en pensez-vous ?

L.R. - C'est un marché à saisir. L'étude révèle que la moitié des 1 000 à 1 400 ponts qui devront être remplacés chaque année au cours des prochaines décennies sur la côte est américaine et dans l'est du Canada sont de courte portée. À notre avis, si nos entrepreneurs s'y mettaient, le Québec pourrait devenir le leader nord-américain pour l'utilisation de l'aluminium dans la construction des ponts.

L.A. - La création de la Grappe s'est faite sur fond de contestation. Pourquoi ?

L.R. - Les régions craignaient que leurs efforts de commercialisation ne soient dilués dans la nouvelle structure, établie à Montréal. Il a fallu convaincre les acteurs en région de représenter le Québec dans son ensemble. Je crois que nous avons réglé le problème par la composition de notre conseil d'administration, qui nous assure une bonne représentativité.

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