Résolu a multiplié les mises à pied au Québec, pendant qu'elle annonçait d'importants investissements dans ses usines ontariennes. En décembre, l'entreprise a fermé sa machine à papier numéro 6 de l'usine de Kénogami, au Saguenay, entraînant 150 licenciements.
Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, avait pourtant déclaré qu'il ne renouvellerait pas les droits hydrauliques de Résolu sur la rivière Shipshaw si elle fermait cette partie de l'usine ou si elle ne réinvestissait pas dans certaines installations. L'entreprise exploite sa plus grande centrale hydroélectrique sur le cours d'eau.
Attachée de presse du ministre Gignac, Jolyanne Pronovost confirme que le bail hydraulique de l'entreprise ne sera pas renouvelé sur la rivière. «Il faut voir techniquement comment ça va se faire», dit-elle.
Bref, l'ensemble des agissements de Résolu ces derniers mois n'a rien fait pour plaire ni au gouvernement — qui contrôle Investissement Québec — ni aux syndicats et au Fonds FTQ. «Le nom de Richard Garneau n'est vraiment pas bienvenu à Québec ces temps-ci», commente un analyste qui préfère garder l'anonymat.
Au siège social de Résolu, le porte-parole Pierre Choquette souligne que l'acquisition de Fibrek permettrait de diversifier les activités de l'entreprise, qui n'est pas présente dans la production de pâte à papier Kraft. «L'usine représente une occasion de renforcer notre rentabilité au Québec», dit-il. Rentabilité qui serait fort utile pour renflouer le déficit actuariel du régime de retraite de l'entreprise, qui s'élève à 1,3 milliard de dollars.