Au début des années 2000, dans le cadre d'un projet minier en Afrique, j'ai étudié l'option d'un pipeline pour transporter le fer magnétique jusqu'au port. C'est alors que j'ai eu l'idée du projet de Taconite, au Québec. En 2002, les revendications d'IOC sur le gisement arrivaient à expiration - je le savais ! - et je les ai acquises.
Je me suis trouvé cinq partenaires, dont un représentant de la communauté Naskapie, et on a lancé le projet, en quête d'une alliance stratégique.
Un premier tour de pourparlers avec Tata Steel a échoué : ses dirigeants trouvaient que j'en demandais trop et on était dans un marché d'acheteur. Lors d'un deuxième tour, un an plus tard, alors qu'on entrait dans un marché de vendeurs, Tata Steel est revenue à la table. Nous avions trois partenaires sur notre courte liste : un Chinois, un Russe et Tata. Nous avons proposé à Tata de démarrer notre alliance avec un plus petit projet de mine de fer à enfournement direct. Elle a accepté. Tata Steel remplissait nos critères : une entreprise aux reins solides, dotée d'une expertise de plus de 100 ans dans le fer. De plus, elle entretient de bonnes relations avec ses employés et les autochtones où elle est active; et du côté culturel et linguistique, la collaboration est harmonieuse. Un des vice-présidents de New Millenium et notre géologue en chef sont d'origine indienne.
Nous voilà donc aujourd'hui avec un projet de 5,6 milliards de tonnes de réserves. À 72 ans, j'entrevois le regain de Schefferville. Comme dans mes rêves. Et en faisant un clin d'oeil au jeune homme de 21 ans que j'étais. "