Le président de la minière New Millenium raconte comment il a découvert le gisement de 5,6 milliards de tonnes de fer magnétique près de Schefferville - qu'il exploitera avec l'indienne Tata Steel.
"Je me rappelle quand j'ai mis les pieds à Shefferville pour la première fois, en 1960, j'avais 21 ans. Pour un stage d'été, la compagnie Labrador Iron Mines m'y avait envoyé comme chef d'expédition (party chief). À cette époque, on partait pour une semaine. En équipe de deux, avec trois tentes, des cartes pauvrement documentées, sans radio ni téléphone.
J'étais à l'extrémité ouest de la fosse du Labrador lorsqu'un jour, durant ma pause de midi, un aimant est tombé de ma poche de pantalon. À ma grande surprise, l'aimant s'est collé contre une roche. Il y a donc du fer magnétique ici ! me suis-je dit. Mais à cette époque, ce n'était pas ce que nous cherchions. Nous voulions du fer à enfournement direct (DSO), plus en surface. Le fer magnétique ne valait rien : les réserves de fer en surface étaient abondantes et la technologie n'existait pas pour traiter le fer magnétique.
Une vingtaine d'années plus tard, le fer magnétique est devenu un élément convoité. Alors à l'emploi d'Iron Ore of Canada (IOC), j'ai signalé ma découverte de 1960 et on est retourné sur l'emplacement pour évaluer les réserves du gisement : 2 milliards de tonnes. Un beau retour des choses !
La crise économique a toutefois forcé IOC à cesser ses activités. J'étais le grand patron canadien à cette époque, à la suite de Brian Mulroney. C'est avec tristesse que je me promenais dans les rues désertes de Schefferville, si vibrante autrefois et où j'avais forgé mes plus solides amitiés.