Quand bureaux, commerces et condos partagent la même adresse


Édition du 19 Avril 2014

Quand bureaux, commerces et condos partagent la même adresse


Édition du 19 Avril 2014

Par Claudine Hébert

L'impact du commerce électronique

Les lieux de vie doivent donc s'adapter, mais également les espaces commerciaux. Le développement du commerce électronique change par ailleurs la donne. Le Québec compte de plus en plus de cyberacheteurs. En 2013, les Québécois ont dépensé plus de 7 milliards de dollars en ligne, selon les plus récents résultats de l'Indice du commerce électronique au Québec du CEFRIO. Un comportement qui incite, voire oblige, les promoteurs et gestionnaires immobiliers à s'adapter à cette nouvelle réalité.

«On sent déjà que le commerce en ligne tend à faire diminuer le nombre d'espaces commerciaux sur le marché», souligne Jean Laramée, d'Ivanhoé Cambridge.

La restructuration des magasins Sears, Best Buy, Future Shop et autres grands noms du commerce de détail en font la démonstration. Ils ont de plus en plus une fonction de vitrine. On y vient surtout pour voir le produit, le commander et se le faire livrer plus tard, surtout pour les objets encombrants. «Ça ne tuera pas pour autant les centres commerciaux. Les gens veulent encore toucher ce qu'ils achètent, mais on sent la tendance et on va devoir changer nos façons de faire», concède M. Laramée.

Jean-François Breton élabore actuellement les plans de deux nouveaux projets mixtes dans l'île de Montréal (dont les emplacements exacts sont tenus secrets). Pour chacun d'eux, le promoteur prévoit l'aménagement d'un espace au coeur des sections commerciales, où les consommateurs, qu'ils résident ou non dans l'immeuble, pourront venir récupérer leurs commandes effectuées en ligne.

L'impact du commerce électronique risque de changer le portrait de la location commerciale. «Les détaillants vont favoriser les centres commerciaux de classe A, qui offrent une facture plus moderne, mieux adaptée et surtout basée sur l'expérience client», soulève M. Breton. Par exemple, des tableaux géants style iPad pourraient être installés dans les aires commerciales afin de permettre aux clients de faire leurs commandes en ligne.

Service de concierge

Le phénomène du commerce électronique fait aussi réfléchir les promoteurs immobiliers résidentiels. «Le service de conciergerie va devenir une nécessité. Désormais, de plus en plus de propriétaires de copropriété exigent la présence d'une personne 24 heures sur 24 pour recevoir leurs colis. Déjà, certains résidents nous ont demandé l'installation de casiers pour leur livraison d'épicerie», rapporte Richard Hylands.

Selon Jacques Vincent, l'embauche d'un portier 24 heures par jour ferait bondir les frais de copropriété. À la place, le personnel qui effectue l'entretien ménager de l'immeuble pourrait se charger de recevoir les marchandises. «On est en train de peaufiner la formule. Ces employés, qui assureraient la réception des colis 12 heures, voire 16 heures par jour, pourraient ensuite les entreposer dans un local réservé à cet effet», dit-il.

De son côté, le secteur de l'alimentation commence déjà à prévoir des réductions de superficie de magasin. «Les commandes d'épicerie par Internet en sont encore à leurs balbutiements, mais d'ici 10 ans, voire 15 ans, on s'attend à ce que ça devienne la norme. Surtout pour les aliments secs, tels que les céréales et les conserves», soutient Stanislas Malecki.

Déjà, les épiceries Sobeys de la Place Dupuis et du Complexe Desjardins, à Montréal, reçoivent tous les jours des commandes en ligne d'employés de bureaux qui travaillent dans le même immeuble et qui viennent chercher leurs sacs à la fin de la journé

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