Bombardé de questions et de critiques vendredi au parlement d'Ottawa à propos de l'annulation éventuelle de l'achat de chasseurs furtifs américains F-35, évoquée dans un quotidien, le gouvernement canadien a choisi de rester sourd, répétant une douzaine de fois la même formule évasive.
Le quotidien conservateur National Post a affirmé vendredi matin qu'Ottawa allait revenir sur son intention d'acheter 65 exemplaires de F-35, en raison de leur coût plus élevé que prévu, ce qu'a aussitôt démenti le porte-parole du Premier ministre, affirmant qu'aucune décision n'était arrêtée.
"Nous sommes déterminés à mener à terme notre plan en sept points dans une démarche exhaustive et transparente pour remplacer la flotte vieillissante des C-18 du Canada. Le gouvernement fera le point publiquement avant la fin des travaux parlementaires" vendredi prochain, a répété à treize reprises Jacques Gourde, le secrétaire parlementaire du ministre des Travaux Publics, à la Chambre des communes.
Il a opposé cette réponse invariable tant aux accusations d'incompétence adressées au gouvernement, qu'aux demandes de démission adressées au ministre de la Défense Peter MacKay et aux attaques contre les conservateurs au pouvoir.
Le plan en question, annoncé en avril dernier, prévoit le réexamen de l'offre américaine et évoque en termes généraux l'étude d'autres "options".
Selon le National Post, le Premier ministre Stephen Harper va renoncer à cette acquisition en raison d'un audit de KPMG, qui doit être publié la semaine prochaine et qui évalue le coût total du programme à plus de 30 milliards de dollars. Certains médias canadiens évoquent même un coût atteignant 40 milliards.