«Il y a un déplacement de l'activité économique vers des régions périphériques, ce qui déteint sur la productivité de Montréal», dit M. Gagné.
Selon ce dernier, il ne faut pas sous-estimer la question de la mobilité des travailleurs. «Ce n'est pas facile de se déplacer à Montréal, c'est une vraie course à obstacles.»
Des régions ressources productives
Sans la contribution des régions ressources, la productivité du Québec aurait été encore plus faible. La Côte-Nord, l'Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ont connu un important boom minier ces dernières années. Pourtant, malgré leur plus faible poids dans l'économie du Québec, ces régions affichaient en 2012 les niveaux de productivité du travail les plus élevés parmi les 17 régions administratives du Québec, avec des taux respectifs de 132,77 $, 96,88 $, 55,59 $ et 50,55 $.
Ces résultats, note l'étude «Croissance de la productivité au Québec : une perspective régionale», sont attribuables à l'importance de l'exploitation des ressources naturelles. «C'est un secteur d'activité à très forte intensité de capital, mais à faible coefficient de travail», dit Robert Gagné, du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal. «Ça reflète l'utilisation massive d'équipements et de machinerie dans cette industrie», dit Audrey Azoulay, directrice, affaires publiques et relations gouvernementales des Manufacturiers et exportateurs du Québec.
Dans son bilan 2013 de la prospérité et productivité au Québec, le Centre indique d'ailleurs que c'est en Norvège, parmi les pays de l'OCDE, de même qu'en Alberta que la productivité du travail et les niveaux de vie sont les plus élevés.