Payantes, mais risquées

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Payantes, mais risquées

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Le vice est plus facile à vendre qu'à financer. Que ce soit pour des raisons d'éthique ou d'image, les entreprises dont les activités sont taboues sont boudées par les financiers. Pourtant, certaines d'entre elles sont en croissance et sont extrêmement rentables... tout en étant légales.

Le 15 mars dernier, sur les ondes de Fox Business, le journaliste Charlie Gasparino commence son topo sur un prêt consenti à la multinationale Manwin, qui exploite notamment YouPorn et PornHub. En guise d'introduction, il souligne qu'il a cherché le mot porno sur Internet le matin même. «Tu ne l'as pas dans ton historique de recherche ?» lui demande en boutade Lori Rothman, la brunette qui coanime l'émission. «Oh, my goodness !» lance sa blonde coanimatrice Melissa Francis, en hochant de la tête. Le journaliste n'a pas commencé son topo que, déjà, on comprend les problèmes qu'affrontent les entreprises qui vendent du vice lorsqu'elles frayent avec le milieu de la finance.

Charlie Gasparino révélait ce jour-là que deux firmes de Wall Street, Colbeck Capital et Fortress Investment Group, faisaient partie des institutions concernées par l'attribution d'un prêt d'au moins 167 millions de dollars à Manwin. Quoique ses activités soient légales, son fondateur, Fabian Thylmann, a réussi de peine et de misère à financer l'expansion de ce qui est aujourd'hui une multinationale comptant 1 100 employés, dont 800 à Montréal. Les autres se répartissent entre son siège social du Luxembourg et ses bureaux de Los Angeles, Hambourg, Londres et Nicosia.

Pour Fabian Thylmann, tout a commencé en 2010, lorsqu'il a appris que la canadienne Mansef était à vendre. L'Allemand a alors convaincu sa femme de l'accompagner à Montréal durant quelques semaines. C'était le temps prévu afin de réaliser l'acquisition du géant du divertissement pour adultes fondé quelques années plus tôt par des étudiants de l'Université Concordia. Cependant, faute de financement externe, M. Thylmann a dû rester à Montréal pendant trois mois afin de s'entendre avec les vendeurs, qui ont accepté d'être payés en plusieurs versements.

Déterminé à ne plus se trouver en pareille situation, M. Thylmann a retenu les services de consultants afin de regrouper ses entreprises en une entité susceptible d'intéresser des financiers. Comme Mansef venait à peine d'obtenir l'autorisation de la Ville de Montréal d'apposer son logo sur son immeuble du boulevard Décarie, le logo en forme de M de Mansef a été conservé. C'est ainsi que le nom de Manwin a été retenu.

Quelque 10 mois plus tard, M. Thylmann a réussi à obtenir les fonds, ce qui a mis dans l'embarras ses prêteurs de Wall Street ce printemps. En regard de cette réaction, il n'est pas étonnant que les entreprises comme la sienne considèrent que le silence est leur meilleur allié. Jointe au téléphone, Kate Miller, directrice des communications de Manwin Canada, a nié que l'entreprise éprouve quelque difficulté que ce soit à obtenir du financement. «Manwin est une entreprise de technologie ; alors, nous n'avons jamais eu de difficulté à avoir du financement. Nous avons certaines propriétés "adultes", mais nous ne tournons aucune vidéo.»

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