Les prix du pétrole et du gaz sont si élevés que même les pays producteurs préfèrent ne pas trop en consommer. En effet, plusieurs pays du Golfe persique se détournent du gaz naturel et du pétrole pour construire des centrales au charbon afin de répondre à leurs besoins grandissants en électricité. Même dans ces pays où les revenus énergétiques explosent, la différence entre le prix du pétrole et du gaz, et celui du charbon ne peut être ignorée. Selon le magazine allemand Der Spiegel, produire de l'électricité avec du charbon importé d'Australie coûte 2,5 fois moins cher qu'avec du gaz naturel local. Utiliser le pétrole coûte près de cinq fois plus cher que le charbon. Abou Dabi, l'un des sept Émirats arabes unis, prévoit donc construire quatre centrales au charbon totalisant une puissance installée de 4000 mégawatts. C'est la même capacité que la plus grande centrale au charbon du Canada, à Nanticoke en Ontario. Ces centrales alimentent notamment des usines de dessalement, abondantes dans cette région. Cette transition vers le charbon est aussi visible en Russie, également un très important producteur de gaz naturel et de pétrole, qui veut construire une trentaine de centrales au charbon d'ici trois ans. Si le charbon est rentable d'un point de vue strictement économique à court terme, cette énergie fossile est également la plus importante source de gaz à effet de serre au monde. Une centrale au charbon moderne, utilisant de l'anthracite plutôt que le lignite (deux types de charbon), émet tout de même deux fois plus de GES qu'une centrale au gaz et 50 % qu'une centrale au pétrole. Les gouvernements du Golfe continuent toutefois de subventionner de manière importante le prix de l'essence. Le litre à la pompe est de 0,44 $ à Abou Dabi, et de seulement 0,24 $ à Koweit City. Pour aller plus loin : http://www.spiegel.de/international/business/0,1518,563502,00.html Der Spiegel http://uk.reuters.com/article/oilRpt/idUKL2659868320080126 Reuters