Plusieurs entreprises canadiennes cherchent une autre source d'approvisionnement en pétrole que celle provenant des sables bitumineux de l'Alberta. Objectif de cette initiative : améliorer leur bilan carbone.
Le processus ne fait que commencer : ces entreprises sondent leurs fournisseurs de pétrole afin de déterminer leur source d'approvisionnement. " La question est de savoir quelles sont les raffineries qui ne s'approvisionnent pas à partir des sables bitumineux de l'Alberta ", précise Aaron Sanger, directeur de la campagne américaine de ForestEthics, un groupe environnemental qui soutient les entreprises canadiennes engagées dans cette démarche.
Une telle approche a été adoptée par Walgreens, aux États-Unis. Les camions de livraison de ses 7 500 pharmacies consommeront du carburant qui ne vient pas des sables bitumineux canadiens.
Le tiers des raffineries américaines se passent déjà de ce pétrole. La situation est moins évidente au Canada. Le pays compte 18 raffineries, selon l'Institut canadien des produits pétroliers. De ce nombre, sept qui produisent du pétrole destiné au transport ne s'approvisionnent pas majoritairement en sables bitumineux provenant du Canada.
Coup d'épée dans l'eau
L'initiative de ForestEthics pourrait être un coup d'épée dans l'eau au Québec pour une raison technique, selon Hugo Séguin, conseiller principal d'Équiterre.
" Le pétrole des sables bitumineux ne se rend pas ici de façon directe. Le pétrole qui transite dans le pipeline québécois circule d'est en ouest jusqu'à Sarnia, dans le sud de l'Ontario. À l'opposé, le pétrole tiré des sables bitumineux circule dans le sens contraire, jusqu'à Sarnia ", explique-t-il.
