Achat du F-35 : Le Québec s'est-il fait avoir ?

Publié le 15/09/2010 à 16:03, mis à jour le 15/09/2010 à 16:33

Achat du F-35 : Le Québec s'est-il fait avoir ?

Publié le 15/09/2010 à 16:03, mis à jour le 15/09/2010 à 16:33

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Selon Le Devoir, le gouvernement Harper n’a exigé aucune retombée économique canadienne lorsqu’il a acheté 65 avions militaires F35 l’été dernier. Prix de la commande : 9 milliards de dollars. De loin, le plus gros contrat militaire dans l'histoire canadienne.

C’est la première fois qu’un contrat militaire d’envergure est donné par Ottawa sans s’assurer de retombées économiques importantes pour le Canada. Normalement, ces retombées égalent le montant du contrat, mais peuvent s'étendre sur une période de 20 ans.

Plus: F-35: le Québec privé de toute retombée économique

Le gouvernement explique que les pays qui ont convenu de faire l’achat de ce nouvel avion ont décidé d’un commun accord de ne pas exiger de retombées économiques dans leur propre pays

Ce faisant, seules les entreprises qui seront sélectionnées directement par Lockheed Martin bénéficieront des contrats de sous-traitance.

Un avion tout américain

Bonne chance aux sous-traitants canadiens.

En effet, s’il n’y a pas d’exigence de retombées économiques par les pays acheteurs, gageons que Lockheed Martin choisira d’abord des fournisseurs américains, avec lesquels elle entretient déjà des relations d’affaires, ce qui laissera bien peu de chance aux fabricants canadiens.

Compte tenu des relations commerciales étroites que le Canada et les États-Unis entretiennent, cet arrangement paraît d’autant plus mal avisé que le contrat canadien a été accordé sans appel d’offres.

Le ministre canadien de l’Industrie, Tony Clement, devra s’expliquer à ce sujet, mais, dans la mesure où la commande a déjà été accordée, il ne sera pas possible de revenir en arrière.

Par contre, il apparaît de plus en plus nécessaire que les gouvernements fédéral et de certaines provinces et les associations représentant les fabricants canadiens de composants destinés à l’industrie aéronautique montent une campagne de démarchage auprès de Lockheed Martin afin de faire valoir l’expertise canadienne en ce domaine.

Dans cet arrangement suspect, le Québec paraît avoir le plus à perdre parce que c’est dans cette province que se trouvent les plus importants fabricants et sous-traitants de l’industrie aéronautique canadienne. On dit même que la région de Montréal est la seule au monde où un avion pourrait être fabriqué en entier (sans recours à la sous-traitance étrangère).

Le F-35 est issu du programme « Joint Strike Fighter ». Cet avion, qui est certainement l'un des plus avancés au monde dans son domaine, peut être utilisé à la fois par les trois forces militaires (aérienne, marine et terrestre). C’est un avion dit furtif, c’est-à-dire difficilement repérable par les radars. À eux seuls, les États-Unis comptent en acheter 2 443 exemplaires.

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