Une pratique ancrée dans les mœurs d’affaires
Les commerces visés sont aussi nombreux que variés. Cela va des entreprises de construction - «Une bonne quinzaine d’entre elles ont des liens plus ou moins directs avec le clan Rizzuto, et payant une commission de 5% depuis des années», souligne M. Cédilot – aux boutiques de vêtements, en passant par des nettoyeurs, des salons de coiffure, des magasins d’alimentation, des concessionnaires automobiles, des restaurants, des hôtels, etc.
Le paiement du pizzo est tellement ancré dans les mœurs d’affaires que, avec le temps, bien des commerçants ont fini par l’accepter comme une fatalité. En retour, certains d’entre eux estiment qu’ils peuvent demander des services à la mafia, comme l’élimination d’un concurrent, le règlement d’un conflit avec un fournisseur ou la collecte d’une dette. Les exemples abondent dans «Mafia Inc.» :
- Menaces à un entrepreneur en céramique de Québec qui exécute des travaux à Montréal;
- Voies de fait et saccage dans un restaurant pour obliger le restaurateur à changer de marque de café;
- Menaces à une entreprise spécialisée dans l’usinage de précision, pour le règlement d’une dette;
- Demande d’aide à la Mafia de la part d’un promoteur immobilier pour récupérer une voiture volée, et la mallette qui s’y trouvait;
- Maquillage de voitures accidentées; etc.