[Photo: Bloomberg]
Les commerces traditionnels, ceux qui ont encore pignon sur rue ou dans des centres commerciaux, ne vivent manifestement pas leurs meilleures années. Mais ils ne sont pas morts pour autant, soutiennent les spécialistes.
Bien que le commerce électronique continue de voir ses parts grimper d'année en année, plus de 90 % des ventes au détail sont encore le lot de détaillants traditionnels, équipés de magasins bien réels, rappelle Baljit Dail, président et chef de la direction de JDA Software, un consultant américain spécialisé en technologie dans le commerce de détail. Selon lui, 78 % des consommateurs sont encore attachés à la «gratification instantanée» que leur procure l'achat en magasin. Et lorsqu'ils s'offrent «ce plaisir» d'acheter en boutique, ils dépensent jusqu'à six fois plus que s'ils le faisaient en ligne.
«La brique et le mortier» ne sont donc pas morts, assure M. Dail, qui rappelle à l'appui les succès remportés par le détaillant Ikea. «La suédoise prévoit la construction de 120 magasins entrepôts dans le monde d'ici 2020, chose qu'elle ne ferait pas si c'était véritablement la fin des magasins traditionnels», dit le président de JDA.
L'erreur à ne pas commettre, à son avis, est de gérer ses commerces traditionnels et en ligne de façon indépendante. Les deux forment un tout qui doit être géré comme tel. Bill Simon, ex-président et chef de la direction de Walmart USA, n'en pense pas moins, rappelant au passage que les plateformes de commerce électronique comportent aussi des défauts. «L'expérience électronique est linéaire, elle manque d'instantanéité, et elle ne provoque pas autant de plaisir que lorsqu'on ressort d'un magasin avec le produit convoité. Ça va s'améliorer, mais ce n'est pas encore parfait.»