Près du tiers des travailleurs du secteur aérien au Québec sont âgés de 45 ans et plus. Dans cinq ans, le secteur pourrait faire face à une importante pénurie de pilotes et de mécaniciens. L’AQTA conclut qu’il y a urgence d’agir. «C’est l’activité de transport aérien en région qui est menacé si nous ne trouvons pas de solutions», affirme John McKenna, président-directeur général de l’AQTA.

Selon l’AQTA, une perception négative pèse sur ce secteur. Le public entend parler de compagnies aériennes en faillite et de crise du secteur et les jeunes hésitent à amorcer une carrière dans cette filière. Or, en réalité, au niveau des petits transporteurs en région ou transcanadiens, ce n’est pas le manque de passagers mais le manque de personnel qui est un frein à l’activité.

Pour être en mesure de remplir les postes qui vont se libérer dans les quinze prochaines années, le Québec devra mettre les bouchées doubles pour former des pilotes et mécaniciens. À ce stade, le nombre de diplômés qui sortent des établissements publics et privés du Québec est largement insuffisant par rapport à la demande.

La crise est particulièrement aigue au niveau des pilotes. Le secteur public en forme seulement une quarantaine par année. La majorité des nouveaux pilotes ont payé eux-mêmes leur formation dans une école privée au coût de 60 000 à 70 000 dollars.

Suite à sa formation théorique, le jeune pilote devra traverser une période d’apprentissage comprenant des 1 200 à 1 400 heures de vols avant d’être certifié de plein droit. De plus, les conditions de travail sont difficiles avec des horaires atypiques. Autant obstacles qui rebutent les jeunes ou qui en font des cibles de débauchage par les grandes compagnies au détriment des petites entreprises qui leur ont offert des formations initiales.

Les membres de l’AQTA ont décidé de mettre en commun leurs idées pour résoudre la crise. Ils présenteront par la suite leurs recommandations aux autorités.