"Notre usine du Mexique va participer à la fabrication des voitures du métro de Montréal comme elle participe à tous les produits qu'on fait en Amérique du Nord", a indiqué Pierre Beaudoin.
C'est en 1992 que Bombardier Transport a acquis sa première usine mexicaine, située à Sahagun, au nord-est de Mexico. Mais ce n'est qu'au cours des dernières années que la fabrication de pièces destinées au reste de l'Amérique du Nord s'est intensifiée. En 2009, l'entreprise a mis sur pied de nouvelles installations de fabrication d'assemblages électriques.
Les syndiqués inquiets
À La Pocatière, où se trouve la seule usine québécoise de Bombardier Transport, les effets de la hausse de la production mexicaine se font sentir.
"On fabrique moins de pièces qu'avant", a affirmé le président du syndicat des employés, Mario Lévesque, au cours d'un entretien téléphonique.
"Il y a des pièces fabriquées au Mexique qui arrivent ici et qu'on ne fait qu'assembler, a-t-il noté. C'est sûr que nous ça nous enlève des emplois à La Pocatière."
Le syndicat ne déplore pas uniquement la délocalisation au Mexique, mais aussi l'accroissement de la sous-traitance au Canada. "Ça nous inquiète, mais c'est difficile de contrôler ça", a soupiré M. Lévesque.
Mais pour Bombardier, qui fait face chaque jour à d'autres multinationales dotées d'usines dans les pays pauvres, il est difficile de se passer de ces économies de coûts, surtout que les marges bénéficiaires sont très minces dans cette industrie.