Blair : la réglementation seule ne suffira pas

Publié le 22/10/2008 à 00:00

Blair : la réglementation seule ne suffira pas

Publié le 22/10/2008 à 00:00

Tony Blair, reconverti en diplomate pour l’Occident au Moyen-Orient, a présenté sa vision des défis post crise financière lors d’un évènement organisé à Montréal par la Banque TD.

Echaudé par les bouleversements qui ont bien failli mettre à plat le système financier mondial, Tony Blair convient qu’une réglementation étoffée s’impose pour prévenir les risques systémiques. Mais, selon lui, c’est là que commence et que s’arrête la nécessité de réglementer. Tony Blair met en garde contre la tentation d’adopter des règles si sévères qu’elles en viendraient à étouffer l’esprit d’entreprise.

Sans occulter le fait que les prêts subprime sont à la source de la crise actuelle, Tony Blair bifurque en soulignant que «la raison pour laquelle nous vivons cette crise est que les pays sont désormais interdépendants».

Plutôt que de prendre les règles financières pour cible, il propose de s’attaquer de front à l’interdépendance, non pas pour l’éliminer mais pour en redessiner les règles.

«Nous ne pouvons pas nous replier sur nous-mêmes. La solution est de s’ouvrir davantage et de construire des alliances par delà les pays, les continents, les cultures», affirme-t-il.

Ces alliances globales sont les seules réponses pertinentes aux problèmes aussi variés que le commerce, la stabilité financière, les changements climatiques ou la lutte contre le terrorisme. Aussi Tony Blair voit-il l’urgence de remettre à plat le fonctionnement des institutions économiques et politiques mondiales.

«Nous ne pouvons pas continuer à opérer avec des institutions de mi-20ème siècle pour construire le 21ème siècle», lance-t-il.

Dans cette nécessaire ouverture vers les autres qui va dicter la refonte du système, Tony Blair plaide pour davantage d’écoute pour s’ouvrir aux points de vue nouveaux qui sont ceux des pays émergents tels que la Chine et l’Inde sans lesquels aucun consensus valable ne peut naître.

Mais il ajoute aussi qu’un bon zeste de persuasion sera nécessaire pour catalyser la recherche de solutions communes. «Pour mieux persuader, nous devrons présenter des propositions qui inspirent et unifient», dit Tony Blair.

«Ces propositions devront reposer sur des valeurs d’équité et de justice, non pas parce qu’elles sont celles de l’occident mais parce qu’elles sont celles que les autres auraient choisi», ajoute-t-il.

Tony Blair terminera en revenant sur la guerre d’Afghanistan et sur l’impérieuse nécessité de gagner la guerre contre l’extrémisme qui émane d’une «perversion de l’islam».
«Nous ne pouvons pas nous permettre de nous retirer d’Afghanistan au risque d’être battus en retrait partout ailleurs», affirme-t-il.

Tony Blair, le communicateur

Pendant toute la durée de son intervention, Tony Blair aura donné une démonstration de son talent de communicateur. Doté d’une excellente maîtrise du français, il s’est aventuré au-delà de la formule d’introduction de politesse pour répondre à une question pointue en français.

Dans discours délivré sans papier mais construit sur une trame logique, il a su amener ses auditeurs vers l’essence de ces propos. Même si les thèmes évoqués étaient sérieux, parfois même lourds, il a su alléger l’atmosphère à intervalles réguliers par des anecdotes bien placées où il tournait en dérision ses expériences personnelles de multiculturalisme.

Ces interludes ne l’ont pas éloigné de son message central et il a su revenir au moment voulu sur l’essentiel de son message sur les risques d’un excès de réglementation et sur la nécessité de réinventer la diplomatie mondiale.

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