M. Rovinescu prendra mercredi les commandes du premier transporteur aérien au pays, alors que la compagnie traverse à nouveau une forte période de turbulence.

De fait, certains analystes estiment qu’Air Canada est en sérieuse difficulté et pourrait devoir se protéger de la faillite pour une deuxième fois en six ans.

Calin Rovinescu, qui connaît bien la compagnie et qui a dirigé sa restructuration en 2003, fera face à plusieurs défis de taille. Air Canada doit faire des versements sur sa dette de 660 millions $, les fonds de retraite étaient déficitaires de 3,2 milliards $ l'an dernier et la compagnie a aussi besoin d'argent pour ses dépenses en capital. Ces pressions financières surviennent alors que la récession affecte ses activités et fait grimper ses pertes.

À cela s'ajoute des contrats de travail qui viennent à échéance et la vive concurrence que lui livre WestJet sur marché canadien.

Autre signe que les choses ne vont pas bien chez Air Canada, le mois dernier, le transporteur a rapporté, pour 2008, une perte nette de 1,03 milliard $, comparativement à un bénéfice net de 429 millions $ l'année précédente.

L’analyste Jacques Kavafian de Research Capital estime que M. Rovinescu qui a une vaste expérience en restructuration est attendu avec inquiétude par les employés syndiqués d’Air Canada. «Calin est un expert de la restructuration. Il a la capacité de diriger Air Canada et sa nomination peut être le signal d’une possible protection du transporteur envers ses créanciers», affirme M. Kavafian.

De son côté, le professeur de l’Université McGill, Karl Moore, affirme qu’Air Canada est au point où il faut envisager plusieurs scénarios, dont une possible protection de la cour. Il estime que WestJet est en mesure de profiter de la faiblesse actuelle d’Air Canada.

Pour Ben Cherniavsky, analyste chez Raymond James Ltd., cette nomination surprise démontre bien que le transporteur connaît de sérieuses difficultés. Il souligne que les chances de voir Air Canada se placer sous la protection de la faillite sont de 50%.

Avec PC et The Globe & Mail