Ukraine: le Royaume-Uni interdit son espace aérien aux avions privés russes

Publié le 25/02/2022 à 07:49, mis à jour le 25/02/2022 à 16:56

Ukraine: le Royaume-Uni interdit son espace aérien aux avions privés russes

Publié le 25/02/2022 à 07:49, mis à jour le 25/02/2022 à 16:56

11h10 | bloquer les composants technologiques vers la Russie, une mesure à double tranchant

 Paris — En limitant l’accès de la Russie aux semi-conducteurs et composants technologiques, essentiels pour ses industries automobile et militaire, les pays occidentaux tentent de renforcer leurs sanctions face à l’agression de l’Ukraine, au risque d’ouvrir davantage le marché russe à la Chine et de prolonger les pénuries mondiales qui affectent le secteur.

Le Japon, patrie de l’industriel Fujitsu, a spécifiquement annoncé vendredi le blocage des exportations vers la Russie des « biens à usage général comme les semi-conducteurs ».

L’Union européenne y réfléchit, tandis que les États-Unis ont décidé d’imposer des restrictions à l’utilisation par la Russie de leurs technologies, comprenant les semi-conducteurs, les télécommunications, le chiffrement, les lasers et les capteurs.

Or, les décisions américaines peuvent s’imposer au-delà de leurs frontières, car leurs entreprises (Intel, NVidia ou Qualcomm) dominent la chaîne d’approvisionnement de ce secteur. Le leader taïwanais TSMC avait notamment dû s’y plier en 2019, lorsque l’administration Trump avait décidé d’empêcher la firme chinoise Huawei d’utiliser des puces ou logiciels (dont Android) d’origine américaine.

« Bien sûr, la Russie peut renforcer ses liens avec la Chine » pour se passer de ces technologies, mais « pensez à combien cela a été long et difficile pour Huawei », explique à l’AFP Francisco Jeronimo, analyste du cabinet IDC. L’impact sera donc « significatif » pour toutes les entreprises russes qui ne pourront pas faire cette transition rapidement.

Cet expert relève toutefois que «la Russie n’est peut-être pas si dépendante à la technologie américaine que ce que l’on voudrait croire». Son gouvernement avait notamment annoncé il y a plusieurs années un plan pour se passer dès 2025 du système d’exploitation Windows dans l’administration et développer des solutions alternatives pour le grand public.

 

Pénuries

«La Chine fait face exactement aux mêmes défis et doit pousser sa propre technologie», explique Francisco Jeronimo, qui prévoit que la Russie — qui représente seulement 0,1% des achats mondiaux de puces, selon l’association de l’industrie des semi-conducteurs — devienne un débouché très intéressant pour les fabricants chinois.

Surtout, la Russie détiendrait le pouvoir d’affecter toute la chaîne mondiale de production des semi-conducteurs, si elle répliquait aux sanctions en coupant ses exportations de ressources clés dans la production de ces composants.

Début février, des experts de l’entreprise spécialisée dans les matériaux électroniques Techcet avaient publié un rapport sur la dépendance des États-Unis aux importations russes des gaz néon et C4F6 et du palladium, utilisés pour produire les puces.

« La Russie est une source cruciale de C4F6 que plusieurs fournisseurs américains achètent et purifient pour l’utiliser dans la gravure (…) et dans les processus de lithographie avancés pour la production de puces. Le marché américain consomme environ 8 mégatonnes de C4F6 par an », avançaient ces experts.

La Russie est également de loin le premier fournisseur des États-Unis en gaz néon, un sous-produit de la fabrication de l’acier, qui est ensuite purifié en Ukraine et est nécessaire à la gravure ultra fine au laser des circuits électroniques. Enfin, elle fournit un tiers du palladium mondial, un métal utilisé dans la fabrication des capteurs et mémoires informatiques, notamment à destination de l’industrie automobile.

Des ruptures dans l’approvisionnement de ces matériaux pourraient avoir des conséquences sur les producteurs de puces, notamment américains, prévenait Lita Shon-Roy, présidente de Techcet. Si c’était le cas, les pénuries mondiales actuelles, nées pour partie de la crise sanitaire, « se prolongeraient à coup sûr, et les consommateurs en paieraient le prix », prévient Francisco Jeronimo.

 

10h22 | Rome suspend sa collaboration avec Moscou sur le vaccin Sputnik

 Rome — Le Latium, la région de Rome, a annoncé vendredi suspendre sa collaboration avec la Russie sur le vaccin Sputnik-V contre la COVID en raison de l'invasion de l'Ukraine.

«Nous suspendons la coopération concernant Sputnik parce que la science doit être au service de la paix et non de la guerre», a déclaré le responsable de la Santé du Latium, Alessio D'Amato, cité par le quotidien La Repubblica.

Ces propos ont été confirmés à l'AFP par un porte-parole de la région.

La coopération en question prévoyait une batterie de tests conduite en Italie par le prestigieux institut Spallanzani sur environ 600 volontaires qui après une 1re dose de vaccin anti-Covid d'Astrazeneca avaient reçu comme seconde injection une dose de Sputnik-V.

Le projet, qui a débuté en avril 2021, s'est poursuivi jusqu'en janvier dernier, mais «l'escalade en Ukraine a convaincu» la région Latium «de bloquer la collaboration» financée par la partie italienne, assure le quotidien.

 

10h08 | La France en faveur de l'exclusion de la Russie de Swift

La France est en faveur de l’exclusion de la Russie du système bancaire Swift, a affirmé vendredi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, afin de sanctionner la Russie de l’invasion en Ukraine.

«Certains États membres ont fait part de réserves, la France ne fait pas partie de ces États», a déclaré le ministre au cours d’une conférence de presse dans le cadre d’une conférence rassemblant les ministres des Finances de l’UE.

«Il faut qu’il y ait un consensus européen», a-t-il poursuivi pour justifier de l’absence de cette «arme nucléaire financière» à l’arsenal des sanctions occidentales contre Moscou.

«C’est la toute dernière option », avait affirmé un peu plus tôt le ministre vendredi.

Swift est l’un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière, permettant les règlements interbancaires entre les établissements financiers du monde entier.

Mais l’Allemagne ne veut pas l’imposer pour le moment, craignant de devoir faire face à de sérieuses difficultés économiques, et notamment aux transactions liées au marché du gaz russe dont Berlin est fortement dépendant.

«Des étapes supplémentaires sont encore possibles, mais nous devons être méfiants quant à leurs effets : c’est à l’économie russe qu’il s’agit de faire subir des conséquences», a souligné le ministre allemand des Finances Christian Lindner vendredi.

Les ministres des Finances européens ont par ailleurs demandé à la Commission européenne et à la Banque centrale européenne d’« évaluer les conséquences que provoquerait une coupure encore plus forte des institutions russes de l’accès au système financier », selon un communiqué publié vendredi.

«Toutes les options sont sur la table», précise également ce document.

 

 

 

«Plus de sanctions» nécessaires

9h55 | Londres — Le premier ministre britannique Boris Johnson et ses alliés d'Europe du Nord ont convenu vendredi que «plus de sanctions» étaient nécessaires contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine, visant notamment «l'entourage proche» du président Vladimir Poutine, a indiqué Downing Street.

Lors d'un appel entre M. Johnson et ses alliés de la Joint Expeditionary Force (JEF), qui regroupe dix États, dont les pays Baltes, «les dirigeants sont convenus que plus de sanctions étaient nécessaires, se concentrant notamment sur l'entourage proche du président Poutine», a précisé une porte-parole de Downing Street.

«Un soutien accru doit être apporté à l'Ukraine de toute urgence», a insisté Boris Johnson. «Les actes néfastes du président Poutine ne pourront jamais être normalisés ou son agression contre l'Ukraine acceptée comme un fait accompli», a-t-il ajouté.

Fondée en 2012, la JEF rassemble des pays membres de l'OTAN (Danemark, Estonie, Islande, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Norvège et Royaume-Uni) et des non-membres (Finlande et Suède). Elle se concentre sur la sécurité dans le «Grand Nord» autour de l'Arctique, de l'Atlantique Nord et de la mer Baltique.

Lors d'une réunion de ses ministres de la Défense mardi, la JEF a annoncé des manœuvres à venir en mer Baltique pour démontrer la «liberté de mouvement» dans la zone stratégique.

Plus tôt vendredi, Boris Johnson avait lors d'un appel avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky promis de renforcer le soutien à l'Ukraine. Londres a exclu tout envoi de soldats britanniques face aux soldats russes, mais s'est déjà dit prêt à fournir des armes défensives.

 

À la page suivante, quelques réactions en rafales et le gel des avoirs de Poutine par l'UE

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