Ukraine: le Royaume-Uni interdit son espace aérien aux avions privés russes

Publié le 25/02/2022 à 07:49, mis à jour le 25/02/2022 à 16:56

Ukraine: le Royaume-Uni interdit son espace aérien aux avions privés russes

Publié le 25/02/2022 à 07:49, mis à jour le 25/02/2022 à 16:56

12h15 | Les pays occidentaux frappent au portefeuille : le secteur financier est au centre des mesures envisagées pour sanctionner la Russie après son invasion de l’Ukraine.

L’objectif assumé est «une coupure encore plus forte des institutions russes de l’accès au système financier», selon un communiqué signé vendredi par les ministres des Finances européens, la Commission européenne et la Banque centrale européenne.

Quelles sont les mesures envisagées ?

Le premier niveau des sanctions prises par l’Union européenne, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni, le Japon ou le Canada, porte sur les avoirs des proches de Vladimir Poutine.

Le second niveau vise les acteurs financiers. Londres et Washington notamment ont ciblé un certain nombre de banques russes, dont VTB Bank.

Cette dernière a d’ailleurs annoncé que l’utilisation de ses cartes bancaires de types Visa et Mastercard à l’étranger était désormais «impossible».

«Exclure une banque du système financier américain, cela revient à l’empêcher de réaliser des paiements en dollars», explique à l’AFP Stephen Le Vesconte, avocat du cabinet Linklaters.

Peu de chances qu’il en soit de même avec l’euro «puisqu’il est question d’exemptions des paiements en rapport avec l’énergie», nuance-t-il.

 

Vont-elles assez loin ?

Non, de l’avis du président ukrainien Volodymyr Zelensky.  La pression sur la Russie doit augmenter», a-t-il tweeté.

Les pays occidentaux se sont pour l’instant gardés de couper la Russie du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d’émettre des paiements dans le monde entier.

La France y est favorable, a indiqué vendredi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, notant cependant que «certains États membres ont fait part de réserves».

Hors Swift, les sanctions évoquées ne sont « ni faibles, ni lourdes », résume Stephen Le Vesconte. Elles sont le fruit « d’un compromis pour faire mal sans se tirer une balle dans le pied ».

La Russie dispose par ailleurs de réserves de changes qui atteignaient quelque 640 milliards de dollars US au 18 février (soit environ le double du montant constaté en 2014, selon une note de Natixis) et d’un fonds souverain évalué à 175 milliards. De quoi potentiellement aider à financer des entreprises stratégiques en grande partie publique.

 

Quelles conséquences pour les banques occidentales sur place ?

Plusieurs banques européennes disposent de filiales en Russie. Les plus exposées sont la Française Société Générale, l’italienne Unicredit et l’autrichienne Raiffeisen Bank International.

Elles «ne subissent pas pour l’instant de conséquences juridiques», relève cependant M. Le Vesconte, mais «vont opérer dans un pays où la devise va chuter en valeur, où l’inflation risque d’augmenter drastiquement».

Elles devront également faire le ménage parmi leurs clients si les avoirs de certains d’entre eux sont gelés.

Dans des termes assez proches transmis par leurs porte-paroles respectifs à l’AFP, Société Générale et Unicredit déclarent suivre de près la situation en Russie et soulignent, chiffres à l’appui, que leurs activités ne représentent qu’un faible pourcentage à l’échelle du groupe. 

Raiffeisen s’attend de son côté «à de nouvelles sanctions», selon un communiqué transmis à l’AFP, mais assure que ses banques en Russie et en Ukraine « sont bien capitalisées et s’autofinancent ».

 

Est-il possible de contourner les sanctions ?

En pratique, oui, répond à l’AFP Julien Martinet, avocat chez Swiftlitigation.

Prenant l’exemple de l’Iran, sous le coup de sanctions encore plus dures, il constate que «des systèmes sont mis en place, via un tiers payeur par exemple. Mais ce n’est ni officiel ni acceptable par les grandes institutions bancaires sur le plan de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.»

Les sociétés risquent cependant gros à contourner les sanctions. BNP Paribas avait par exemple été condamnée à payer une amende colossale de 8,9 milliards de dollars US pour avoir fait transiter de 2004 à 2012 par les États-Unis de l’argent au nom de clients soudanais, cubains et iraniens.

L’alternative au dollar est par ailleurs mise en avant par les producteurs de pétrole, dont Rosneft et Gazprom Neft, qui «ont déclaré que l’option de paiement en devises alternatives était incluse dans de nombreux contrats d’approvisionnement», explique John Plassard, analyste de Mirabaud.

Nicolas Fleuret, spécialiste de l’industrie financière au sein du cabinet Deloitte, imagine enfin l’utilisation de cryptomonnaies «comme un véhicule de paiement» alternatif, la Russie «en produisant de plus en plus».

 

 

12h14 | La Russie interdite de participer à l'Eurovision

La Russie ne pourra pas participer cette année au concours de l’Eurovision de la chanson, son organisateur craignant pour la réputation de l’un des événements culturels les plus populaires d’Europe.

«Dans le contexte de la crise sans précédent qui se déroule aujourd’hui en Ukraine, l’on pouvait craindre qu’une participation russe cette année ne jette le discrédit sur le Concours. Avant de prendre sa décision, l’UER a pris le temps de mener une large consultation auprès de ses membres», souligne dans un communiqué publié vendredi l’Union européenne de Radio-Télévision (UER). 

Non seulement aucun artiste représentant la Russie ne pourra participer à cet événement populaire, diffusé en direct sur toutes les chaînes publiques de télévision du continent européen et qui a pris une dimension culte, mais ce pays ne pourra pas voter pour les autres prestations.

La Russie «est complètement exclue de tout l’événement» qui rassemble des dizaines de millions de spectateurs chaque année, a dit un porte-parole de l’UER interrogé par l’AFP.

«Nous restons déterminés à protéger les valeurs d’un concours culturel qui favorise les échanges internationaux et la compréhension mutuelle, rassemble les publics, célèbre la diversité à travers la musique et unit toute l’Europe sur une même scène de spectacle», souligne encore l’UER, qui rassemble de nombreux organismes de radiotélévision publique et sert un public potentiel d’un milliard de personnes.

À la page suivante, Blocage des technologies, vaccins et SWIFT.

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