Ukraine: l'offensive russe s'intensifie malgré des pourparlers et une concession de Zelensky

Publié le 15/03/2022 à 08:24, mis à jour le 15/03/2022 à 13:37

Ukraine: l'offensive russe s'intensifie malgré des pourparlers et une concession de Zelensky

Publié le 15/03/2022 à 08:24, mis à jour le 15/03/2022 à 13:37

10h40 | Kyiv — Une frappe contre un immeuble d'habitation à Kyiv a causé mardi la mort d'au moins quatre personnes, selon un nouveau bilan fourni sur son compte Telegram par le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko.

Au total, quatre explosions ont été entendues tôt mardi matin à Kyiv, ville presque entièrement encerclée par les forces russes qui ont attaqué l'Ukraine le 24 février.

Des bâtiments et une station de métro ont été touchés, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Sur Facebook, les services d'urgence ont annoncé qu'une «frappe» avait atteint un immeuble de 15 étages dans le quartier de Sviatochine, dans l'Ouest de Kyiv, provoquant l'incendie de tout le bâtiment. Ils ont précisé avoir pu sauver 27 personnes.

Les secours ont ajouté qu'un autre immeuble du quartier avait été touché et qu'un incendie de faible intensité s'était alors déclaré. 

Les services d'urgence ont par ailleurs dit qu'une frappe avait atteint un bâtiment de neuf étages dans le nord-ouest de la capitale ukrainienne, dans le quartier de Podil. Un incendie y a été éteint par les pompiers. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours. 

Toutes les vitres de l'immeuble et de ceux situés à proximité ont été soufflées, a vu un journaliste de l'AFP sur place. En début de matinée, plusieurs personnes jetaient des débris par les fenêtres des appartements ravagés.

Dans un communiqué distinct, les secours ukrainiens ont dit qu'une frappe avait aussi causé l'incendie d'une maison dans le quartier d'Ossokorky, dans le sud-est de la capitale, sans toutefois faire de victimes.

Les secours n'ont pas donné de précisions sur le type de munitions employées dans chacun de ces cas.

Les combats ont redoublé d'intensité ces derniers jours autour de Kyiv.

La moitié des plus de trois millions d'habitants sont partis depuis le début de l'offensive russe.

Lundi, plusieurs morts et des blessés avaient été signalés après des bombardements dans différents quartiers de la capitale.

D'intenses combats opposent depuis plusieurs jours les forces russes et ukrainiennes à la périphérie nord-ouest de Kyiv.

 

Reprise des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie

9h41 | Kyiv — La quatrième session de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie a repris mardi après une pause la veille, a annoncé un haut responsable ukrainien, insistant sur le cessez-le-feu réclamé par Kyiv.

«Les négociations sont en cours», a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au menu des discussions figurent notamment «un cessez-le-feu et le retrait des troupes» russes du territoire ukrainien, a-t-il ajouté.

La quatrième session de pourparlers entre Moscou et Kyiv avait débuté lundi en visioconférence. Les délégations s'étaient séparées pour une «pause technique» avec la promesse de reprendre les discussions mardi.

Les deux camps ont affiché un certain optimisme ces derniers jours, même si le Kremlin a estimé mardi qu'il était prématuré de faire tout «pronostic».

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a jugé possible un accord de paix d'ici le mois de mai, «et peut-être beaucoup plus rapidement».

Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky a assuré que les Russes ont «commencé à comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la guerre». 

«On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons», a indiqué le chef de l'État ukrainien, après avoir évoqué samedi une approche nouvelle, «fondamentalement différente», de Moscou dans les négociations. 

«Mais attendons de voir», a-t-il ajouté.

En attendant, les forces russes continuent de pilonner plusieurs villes d'Ukraine. Des frappes sur des immeubles d'habitation de Kyiv ont fait au moins deux morts mardi matin.

 

Les frappes se multiplient sur Kyiv

8h24 | Kyiv — Des délégations russe et ukrainienne doivent reprendre leurs pourparlers mardi, alors que les frappes russes se multiplient sur Kyiv même et que l'armée russe élargit son offensive à tout le pays, jetant sur les routes de l'exil plus de trois millions d'Ukrainiens.

Deux personnes ont été retirées mortes et 27 autres ont pu être dégagées vivantes d'un immeuble d'un quartier ouest de la capitale, Sviatochine. Le bâtiment de 15 étages s'est embrasé mardi après avoir été touché par une frappe, selon les services de secours ukrainiens.

«À 4h20, tout tremblait très fort. Je me suis levée, ma fille a accouru et m'a demandé, “Tu es vivante?” Mais dans une des chambres, on n'arrivait pas à dégager mon gendre et mon petit-fils, alors on a cassé les portes, ils ont pu sortir», a indiqué à l'AFP Lioubov Goura, 73 ans, qui résidait au 11e étage, juste après que les secours l'eurent ramenée au sol. 

Un autre immeuble de neuf étages a été touché dans le quartier nord-ouest de Podil, plus proche du centre-ville, faisant un blessé, selon les secours. Plus au sud, le quartier d'Ossokorky, a également subi des dégâts, selon un photographe de l'AFP.  

La capitale vit «un moment dangereux et difficile», a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, en décrétant un couvre-feu de mardi 20h00 (14h, heure du Québec) à jeudi 7h00 (1h00, heure du Québec). 

Kyiv, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses quelque trois millions habitants depuis le début du conflit le 24 février.

 

Visite de dirigeants

La ville désertée attendait néanmoins la visite des premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne mardi, en train, pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le premier ministre Denys Chmygal, selon un communiqué de la présidence polonaise. 

L'objectif de cette visite est de «réaffirmer le soutien sans équivoque de l'ensemble de l'Union européenne à la souveraineté et à l'indépendance de l'Ukraine, et de présenter un vaste ensemble de mesures de soutien à l'État et à la société ukrainiennes».

Cette visite, la première annoncée de dirigeants étrangers à Kyiv depuis le début de la guerre, intervient alors que doivent reprendre mardi des pourparlers russo-ukrainiens, interrompus la veille. 

Les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs des diplomaties russe et ukrainienne.

Le Kremlin a estimé mardi prématuré tout «pronostic», tandis qu'un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d'ici «fin mai».

Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky a assuré que les Russes ont «commencé à comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la guerre». 

«On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons», a indiqué le chef de l'État, après avoir évoqué samedi une approche nouvelle, «fondamentalement différente», de Moscou dans les négociations. «Mais attendons de voir».

 

Trois millions de réfugiés

En attendant une éventuelle percée dans les discussions, la Russie élargit son offensive à l'ensemble du pays et a évoqué lundi «la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées».

Depuis vendredi, les combats ont gagné l'ouest du pays. Une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts et neuf blessés, selon un nouveau bilan mardi des autorités locales.

Et la grande ville de Dnipro, stratégique pour sa situation centrale sur le fleuve Dniepr, a vu mardi son aéroport bombardé, avec des «destructions massives», selon son maire, qui n'a pas évoqué de victimes.

Dans le sud du pays, les Russes tentent toujours de prendre Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d'Azov, assiégée depuis des jours, selon l'état-major ukrainien, qui affirme les obliger à «battre en retraite».  

Plus à l'ouest, les bombes pleuvent aussi sur Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire. Dans une des maternités de la ville, des dizaines de femmes se sont déjà habituées en cas d'alerte à descendre au sous-sol. Une salle d'accouchement y a été aménagée, avec un aquarium au bruit apaisant, a constaté l'AFP.

«En temps de paix, c'était un lieu utilisé par les plombiers, les techniciens. Il y a quatre ou cinq jours, nous avons eu deux femmes qui ont accouché simultanément dans cette pièce», raconte le médecin-chef, Andriy Hrybanov, qui se souvient avec précision du poids des nouveau-nés, «5,18 kg et 5,4 kg».

Plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, a indiqué mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit «pratiquement un enfant par seconde», a précisé de son côté l'Unicef. 

Le ministre ukrainien des Finances Sergui Martchenko a estimé que la guerre avait déjà causé quelque «500 milliards» de dollars de pertes à l'économie ukrainienne, dans une interview au magazine Forbes. 

 

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, identifiée par l'ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

«Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici», pouvait-on lire sur sa pancarte. 

La vidéo de l'incident est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un «courage extraordinaire».

La protestataire a été arrêtée. Le Kremlin a dénoncé un acte de «hooliganisme».

L'utilisation du mot «guerre» par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles d'«opération militaire spéciale». 

 

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